Jérôme Chartier assure que François Fillon "n'a pas bougé d'un cil" sur l'Assurance-maladie

Publié à 10h16, le 13 décembre 2016 , Modifié à 17h29, le 13 décembre 2016

Jérôme Chartier assure que François Fillon "n'a pas bougé d'un cil" sur l'Assurance-maladie
Jérôme Chartier © Montage Le Lab via BFMTV

Pressé jusqu'au sein de son cercle de très proches de "préciser" et "d'expliquer" son programme, en particulier sur la santé et l'Assurance-maladie, François Fillon s'est exécuté. Dans une tribune publiée par Le Figaro lundi 12 décembre, le vainqueur de la primaire de la droite revient donc sur ce point très sensible et critiqué de son programme, vu comme un possible obstacle dans l'exercice de conviction de l'ensemble des Français et notamment des classes populaires. "Amendement", "recul" voire "renoncement" sont quelques uns des termes choisis par la presse et les adversaires du candidat pour qualifier cette prise de position.

Alors évidemment, les soutiens de François Fillon ne partagent pas cette façon de voir les choses. Prenez Jérôme Chartier par exemple. Sur BFMTV ce mardi, le porte-parole de l'ancien Premier ministre pendant sa campagne de la primaire se charge de contester ces analyses et affirme notamment :

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Mais non, c'est pas du renoncement. Nous parlons de l'ensemble sécurité sociale + complémentaires santé. Cet ensemble doit continuer à protéger 100% des Français et 100% des maladies. François Fillon n'a pas bougé d'un cil.

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Et d'ajouter, sur le fait de savoir si François Fillon veut "transférer vers les mutuelles et les assurances privées une partie des remboursements" : "La réponse est non."

Et cela est pourtant, que Jérôme Chartier le veuille ou non, un retour en arrière par rapport au programme présenté durant la primaire. Dans sa tribune au Figaro, François Fillon écrit par exemple que "l'assurance-maladie obligatoire et universelle, pilier de la solidarité, doit rester le pivot dans le parcours de soins dont le médecin généraliste est l'acteur-clé" et qu'"elle continuera à couvrir les soins comme aujourd'hui et même, mieux rembourser des soins qui sont largement à la charge des assurés, comme les soins optiques et dentaires".

Vous avez remarqué ? Un élément a totalement disparu de ses propositions  :  la distinction entre "petits risques" et "gros risques" de santé. Durant le débat d'entre-deux-tours face à Alain Juppé, le député de Paris lançait, reprenant une idée clairement énoncée dans son projet :

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Oui, je propose que la Sécurité sociale se concentre sur les risques principaux et je souhaite que pour ce qu'on appelle le petit risque, on aille vers les assurances complémentaires.

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De cela il n'est plus du tout question aujourd'hui. Et ce alors que le même Jérôme Chartier expliquait, pas plus tard que lundi matin, que le remboursement d'un rhume ne serait à l'avenir pas automatique : "Ça dépend quel rhume. Il faut entrer dans le détail", avait-il argumenté.

D'ailleurs, d'autres soutiens de François Fillon se réjouissent de ces évolutions. Rallié à lui après la défaite de son champion Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin s'est félicité, sur Europe 1 mardi : "Il clarifie. Il revient à la position gaulliste de la Sécurité sociale universelle, responsable. [...] Je salue cette prise de position."

Aujourd'hui, l'ex-chef de gouvernement maintient simplement son souhait de placer "l'Assurance-maladie obligatoire et les organismes complémentaires sous le pilotage d'une agence de régulation et de contrôle". Il se défend par ailleurs de vouloir "privatiser" l'Assurance-maladie : "C'est évidemment faux !", peste-t-il dans Le Figaro.





[BONUS TRACK]

Le fameux "ça dépend quel rhume" de Jérôme Chartier a été amplement moqué sur les internets depuis lundi. Par exemple par Marisol Touraine, qui s'est demandée si François Fillon voulait "indexer le remboursement sur le degré d'éternuement". Mais aussi jusque dans les rangs fillonistes. Le député LR Pierre Lellouche, filloniste historique qui avait soutenu Nicolas Sarkozy avant de rentrer au bercail dans l'entre-deux-tours, s'est en effet fendu d'un tweet ironique au sujet de Jérôme Chartier :



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