ET PAF - C'est une des images qui a marqué la soirée électorale du second tour des départementales le 29 mars. Jérôme Guedj, jusqu'alors président PS du conseil général de l'Essonne, ancien député, frondeur de son état, sur le point de céder son siège à la droite, dépité par cette défaite de la gauche et "en colère" contre la politique de Manuel Valls. Une autre figure de gauche du département, Julien Dray, a répondu à cette déception quelques minutes plus tard sur BFMTV, et l'heure est plutôt à la remontrance.
D'un côté donc, Jérôme Guedj, particulièrement visible médiatiquement depuis qu'il s'oppose, à gauche, au gouvernement. De l'autre, Julien Dray, ancien député de l'Essonne et conseiller régional d'Ile-de-France, proche de François Hollande. Face à la colère exprimée par son acolyte face caméra, il lance :
Vous savez l’Essonne c’est compliqué. C’était, c’est toujours mon département. Jérôme Guedj a hérité d’un travail que nous avions fait avec Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Luc Mélenchon. Nous sommes partis de rien, nous avons construit ce département pour la gauche.
Je crois que la génération qui l’a dirigé malheureusement, certes a des talents, mais elle aurait dû – c’est un conseil que je donne - concevoir qu’une bataille politique ne se gagne pas qu’à la télévision. Et qu’elle se gagne aussi par la capacité quand on dirige un département à le faire vivre.
Une pierre jetée dans le jardin du frondeur Guedj ? Mais pas du tout, un conseil précise Julien Dray :
Je ne jette pas une pierre. J’ai toujours travaillé comme ça avec des générations et j’ai été de ceux qui ont permis à Jérôme Guedj de devenir président du conseil général à l’époque. Mais je regardais l’Essonne vivre et je crois qu’on n’était pas assez dynamique et inventif. Mais ça c’est un débat que j’aurai avec lui le moment venu.
S'il s'en sort à titre personnel dans son canton de Massy, Jérôme Guedj ne pourra pas être reconduit à la tête du conseil général de l'Essonne à cause de la vaste défaite de la gauche dans l'ensemble du département. Seuls cinq à six cantons sur 21 devraient ainsi rester à gauche. En 2012, François Hollande avait recueilli plus de 53% des voix au second tour de la présidentielle dans ce même département. D'où la colère du "frondeur" au soir de la défaite, à revoir en vidéo :