Comment faire évoluer le Front national sans blesser son président d'honneur ? Invité de Radio classique ce 6 septembre, Marine Le Pen semble avoir trouvé une astuce sémantique : le Rassemblement bleu marine, cette ouverture du FN à d'autres mouvements et à des indépendants, ne va pas devenir un parti, ni même une confédération ... mais une association.
Une bonne manière d'agir comme un parti politique, avec les moyens d'un parti politique, mais sans revenir sur le nom traditionnel de "Front national". Mutation catégoriquement refusée par Jean-Marie Le Pen fin mai : "Tant que je serai vivant, le Front national ne changera pas de nom."
Moi vivant, le FN ne changera pas de nom
Sur Radio classique
Fin mai, le Front national est en plein processus de transformation avant les élections législatives : il s’ouvre à d’autres mouvements comme le SIEL (parti de Paul-Marie Coûteaux, Souveraineté, indépendance et liberté) et à des indépendants comme Gilbert Collard et nomme cela Rassemblement bleu marine. C’est à cette époque que ses membres, notamment l’avocat parisien ou le numéro 2 Louis Alliot, envisagent de changer le nom du parti pour parfaire cette mutation.
Mais ce bouleversement n’est pas du goût de Jean-Marie Le Pen qui veille jalousement sur son parti. Le 25 mai, il affirme :
Tant que je serai vivant, le Front national ne changera pas de nom. (...) Ceux qui souhaitent le changement de nom ne font pas parti du Front national.
Comment s’en sortir ? Marine Le Pen semble avoir trouvé la solution, et elle est sémantique. Sur Radio classique ce 6 septembre, elle annonce la création prochaine d’une association :Le Rassemblement bleu marine inclut le FN mais dépasse le FN.
Il va d’ailleurs prendre la forme d’une association Rassemblement bleu marine, que je dirigerai, dont Gilbert Collard sera le secrétaire général, où nous retrouverons les gens qui nous ont rejoint pendant la présidentielle.
Ce Rassemblement bleu marine a vocation à accueillir dans son sein tous ceux qui veulent rejoindre et construire avec nous une alternative à la politique du système.
Ne parlez donc surtout pas d’alliance, de confédération et encore moins de parti. Cette force, qui aura tout de politique puisque Marine Le Pen explique elle-même qu’elle a vocation à "s’implanter localement lors des municipales", prendra le prudent nom d’association. Un bon moyen de ne pas offenser le président d’honneur. Marine Le Pen ne précise pas si une association de financement viendra doter la formation d’un bras armé, mais son existence est plus que probable en vue des municipales.