L'Union des Multiples Prétendants

Publié à 21h43, le 30 juillet 2012 , Modifié à 21h43, le 30 juillet 2012

L'Union des Multiples Prétendants
(Reuters)

Entre François Fillon, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, la course à l'UMP est lancée. Chaque candidat rivalise de sorties médiatiques ou de petites phrases afin de montrer qu'il est le ou la plus efficace pour mener le parti. 

Une situation qui agace notre blogueuse Delphine Dumont. Ce n'est pas tout à fait ce qu'elle estime être une opposition constructive face au pouvoir socialiste, alors que le pays affronte une crise. 

  1. Une opposition constructive ?

    Le truc hype du moment à l'UMP, c'est d'être candidat à la cheffitude. Attention ! Aucun des postulants n'a d'autre prétention que celle d'être le meilleur pour reconstruire le parti, reprendre les bastions perdus, en conquérir d'autres, bref, vaincre le camp d'en face. Rien de personnel, de l'altruisme pur !

    Certains disent qu'il y a une crise grave, que d'autres se profilent, que l'avenir exige plus que jamais d'être anticipé, etc. Certes, c'est probablement vrai, mais soyons sérieux, les priorités d'abord ! Il faut un chef à l'UMP !

    Comment déterminer le meilleur puisqu'ils sont tous excellents (de leur propre aveu) ? On a bien tenté de les évaluer selon l'indice Sarkozy (nombre de rencontres accordées par Nicolas Sarkozy aux impétrants) mais l'ancien chef de l'État a choisi la neutralité .

    Pour faire leur choix, les militants UMP devront se baser sur d'autres critères. Jean-François Copé a l'expérience du poste pour lui. Il peut se targuer d'avoir limité la casse aux dernières élections législatives mais c'est à peu près tout. 

    S'il a incontestablement été un Premier ministre efficace, François Fillon s'est fait connaître comme l'homme dans l'ombre derrière Nicolas Sarkozy, il lui reste à prouver qu'il a une vraie stature de leader. Il a pour lui d'être la personnalité politique préférée des Français à l'exception de Jean-Pierre Raffarin , semble-t-il...

    Nathalie Kosciusko-Morizet a soutenu la campagne maurassienne, pardon, buissonnière de l'ancien Président et devra faire oublier cet écart dans son parcours. Elle veut une droite qui mette "de la clarté dans ses valeurs de travail et d'autorité, mais qui investit des sujets modernes ". L'autorité et le travail, ce sont des sujets tellement anciens...

    Enfin, l'outsider Bruno Le Maire apporte une touche de fraîcheur bienvenue. Difficilement classable comme "homme du système" (la nouvelle insulte à la mode en politique), il met en avant son expérience réussie en tant que ministre et sa proximité due à sa qualité d'élu local. Il a donné un aperçu de son programme sur Twitter ( , , , et ) mais il est encore un quasi-inconnu des Français. Il aura fort à faire pour convaincre 8.000 adhérents de soutenir sa candidature.

    Face à un gouvernement empétré entre réalité et idéologie, les Français peuvent être pleinement rassurés : l'UMP est à fond dans sa guerre interne. Ça doit être ce qu'on appelle une opposition constructive...

Du rab sur le Lab

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