C'est vraiment plus possible ce pays. Cette France où de toute façon "on n'est jamais content", pour reprendre les mots de Stéphane Le Foll. Et alors qu'un certain François Hollande comptait sur l'Euro de football pour "mettre le pays de bonne humeur", force est de constater que la "fête du foot" annoncée est quelque peu entachée par le reste du contexte national.
Entre la contestation contre la loi Travail émaillée par des violences, les grèves, les inondations et les bagarres entre hooligans, il faut avouer qu'il n'y a guère d'occasions de se laisser aller à la rigolade, ces derniers temps. Et d'après certains socialistes, c'est aussi un peu la faute des médias. Plusieurs élus PS estiment en effet, auprès du Monde jeudi 16 juin, que la presse, la radio et la télé en rajoutent sur ces actualités ou se concentrent sur leurs aspects négatifs et/ou anxiogènes. Mais il faut croire que les socialistes entre eux entretiennent aussi ce sentiment de déprime.
"La morosité agit comme la gale dans une famille : tout le monde se gratte", explique ainsi au quotidien Michèle Delaunay, ex-ministre, députée PS de Gironde et médecin de formation. Pour remédier à ce mal, elle prescrit avec force ironie un remède radical : une sorte d'interdiction de manifester (sa mauvaise humeur). Selon les termes du Monde, elle avance en fait l'idée "d'interdire les rassemblements de socialistes dans les couloirs". Car, comme elle l'explique, il s'agit là de dangereux foyers de soupe à la grimace peu engageants pour les électeurs :
"Un, ça va, mais quand deux ou trois se rencontrent, ils se mettent tous à se plaindre. Si les gens nous voient comme ça, ils n'auront pas confiance.
"
Montrer un visage séduisant étant à la base de tout processus de séduction, l'élue girondine propose donc de commencer par là en vue de la prochaine présidentielle. Un trait d'esprit que Michèle Delaunay avait déjà esquissé mercredi sur Twitter, dans une version qui taquinait aussi ses *camarades* de droite :
"Quand 3 socialistes se rencontrent, ils se plaignent ; quand 3 Les Républicains se retrouvent, ils se battent.
"
"Quand 3 Socialistes se rencontrent, ils se plaignent ; quand 3 Lesrépublicains se retrouvent, ils se battent". (Théorème des 4 colonnes)
— Michèle Delaunay (@micheledelaunay) 15 juin 2016
On se résume : si les médias arrêtent d'expliquer que la France a peur et que le PS n'entretient pas la "morosité" ambiante en permanence avec ses fractures internes, le moral des Français devrait s'en ressentir favorablement. Et si, en plus, l'équipe de France cartonne à l'Euro, alors tout devient possible ?
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