MAUVAIS REPORT - Jean-Pierre Raffarin, à l’instar de Nathalie Kosciusko-Morizet ou de Jean-Christophe Lagarde, assurait, lundi 7 décembre au lendemain du premier tour des élections régionales que la liste arrivée en troisième position devait se "retirer" . Et ce pour empêcher une victoire finale du Front national. Mais le bureau politique de Les Républicains en a décidé autrement, comme le souhaitait Nicolas Sarkozy. Et de toute façon, Dominique Reynié, candidat LR arrivé en troisième position derrière Louis Aliot (FN) et Carole Delga (PS), ne comptait pas lâcher l’affaire et se désister.
Ce mardi 8 décembre, les élus LR ont affiné leurs arguments pour justifier ce maintien de la liste de droite au second tour en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, contrairement à ce qu’a fait le PS en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA. Ainsi, selon Luc Chatel et Benoist Apparu, si Dominique Reynié s’était désisté, il y aurait eu un risque de report des voix de droite vers… l’extrême droite et le FN.
Un retrait du candidat de la droite en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, nettement distancé par le FN et le PS au premier tour des régionales, était "sans doute le meilleur moyen de faire élire le Front national", a ainsi estimé Luc Chatel, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, dans la matinale conjointe de Public Sénat et Sud Radio.
Invité de France Info quelques minutes auparavant, le député LR Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, a livré la même analyse que l’on imagine coordonnée :
"Il y a un cas où nous sommes concernés par un éventuel retrait, c'est Dominique Reynié sur la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Dans ce cas précis, il n'est pas tout à fait impossible qu'un retrait du candidat Les Républicains donne un résultat inverse au résultat escompté, pas tout à fait impossible que le report ne se fasse pas vers madame Delga mais vers le Front national.
"
Donc les électeurs de la droite se reportent naturellement vers le FN ? "Pas naturellement. Je dis qu'il y a un risque en la matière", précise-t-il.