La gauche du PS voit dans la confirmation du licenciement à Air France une "revanche" de Myriam El Khomri sur la CGT

Publié à 12h01, le 09 août 2016 , Modifié à 12h01, le 09 août 2016

La gauche du PS voit dans la confirmation du licenciement à Air France une "revanche" de Myriam El Khomri sur la CGT
Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et Ian Brossat. © Montage via AFP

La loi Travail a été promulguée ce mardi 9 août, mais cela n’empêche pas ses principaux détracteurs de continuer à la décrier, ni à critiquer la ministre qui a porté le texte. C’est la validation lundi par Myriam El Khomri du licenciement d'un délégué CGT Air France, contre l'avis de l'Inspection générale du travail, qui a ravivé les tensions. Le salarié, Vincent Martinez, était accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée" en octobre 2015.

Sur France Info ce mardi, Marie-Noëlle Lienemann a évoqué "une grande maladresse et un mauvais signal pour le monde syndical" qui a, selon la sénatrice socialiste, "déjà été pas bien traité du tout dans le débat sur la loi Travail où on parle à longueur de journée de dialogue social". La candidate à la primaire de la BAP a poursuivi :

 

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C'est des décisions à l'emporte-pièce. L'inspection du travail n'a pas par hasard souhaité ne pas demander le licenciement de cette personne. Il y a beaucoup d'ambiguïté sur son implication réelle dans un acte malveillant. Dans la période où nous sommes, il faut faire prévaloir la sérénité et le dialogue et je trouve que c'est un mauvais signe supplémentaire.

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La sénatrice de Paris, fervente opposante à la politique social-démocrate du gouvernement, a rappelé que "la loi" permettait à Myriam El Khomri de confirmer le licenciement, mais estimé que "politiquement, [c’était] tout à fait malvenu".

L’ancien inspecteur du Travail Gérard Filoche a également regretté sur France Info la décision de Myriam El Khomri, soulignant que, "en principe, l’indépendance de l’inspection du travail voudrait que le ministre confirme". Selon ce membre du Bureau national du PS, également opposé à la politique économique gouvernementale, il s’agit là d’une "revanche" sur la CGT, syndicat organisateur de douze journées de mobilisation contre la loi Travail :

 

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Dans le cas d’Air France, il était parfaitement évidemment qu’il n’y avait pas matière à licencier le délégué CGT. Les représentants syndicaux, ce jour-là, ont même essayé de faire en sorte que ça se passe bien alors que les quatre personnes par ailleurs qui sont accusées d’avoir déchiré des chemises ne sont toujours pas jugées. Donc madame El Khomri, comme d’habitude, ne connaît pas bien les rapports de force en matière de droit du travail - tout à l’image de sa loi. Et on sent bien la revanche, en plein mois d’août. C’est un peu honteux.

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Sur Twitter lundi, l’adjoint PCF à la mairie de Paris Ian Brossat a fortement suggéré que "trahir tous les jours ses électeurs" était plus grave que l’affaire de la "chemise arrachée" :

Interrogé lundi par l'AFP, le numéro un de la CGT Philippe Martinez a jugé "proprement scandaleux" que la ministre du Travail ait validé ce licenciement, y voyant une "attitude revancharde" du gouvernement. La CGT va étudier "tous les recours possibles", a-t-il annoncé, en rappelant que l'inspection du travail a conclu "qu'il n'y avait aucune preuve matérielle de l'implication directe du délégué CGT".

De son côté, Myriam El Khomri a argumenté sa décision dans un bref communiqué :

 

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A l'issue d'une analyse longue et minutieuse des faits survenus le 5 octobre 2015 en marge du comité central d'entreprise du groupe Air France, et sur la base des éléments portés au dossier, il ressort que la faute reprochée est d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé. Cette décision est cohérente avec le licenciement des quatre autres salariés impliqués dans le même dossier, qui ne bénéficient d'aucun mandat syndical et dont le cas n'est donc pas soumis à l'autorisation de l'inspection du travail.

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Vincent Martinez conserve toutefois la possibilité de former un recours de la décision de la Direction générale du travail devant le tribunal administratif.

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