N’IMPORTE QUOI – Au moment où était promulguée la contestée loi Travail, la ministre qui a porté le texte, Myriam El Khomri, validait, lundi 8 août, le licenciement d'un délégué CGT Air France , contre l'avis de l'Inspection générale du travail. Le salarié, Vincent Martinez, était accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée" en octobre 2015.
La CGT, comme une partie de la gauche du PS, avait alors jugé cette décision "scandaleuse" et évoqué l’idée qu'il s'agissait d’une "revanche" du gouvernement contre le principal syndicat contestataire de la loi Travail . N’importe quoi, répond en substance le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, ce mercredi 10 août.
Invité de France Info, celui qui est aussi ministre de l’Agriculture s’étonne que l’on puisse "interpréter les choses de cette manière". Et d'ajouter :
"Il s’est passé ce qu’il s’est passé à Air France avec le fait qu’un responsable, directeur des ressources humaines ait vu sa chemise arrachée. C’est tout, il n’y a rien d’autre. Il n’y a pas de revanche.
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"Au contraire", renchérit ce proche de François Hollande, soulignant que la loi Travail faite par le gouvernement était "une manière de renforcer la place et le rôle des syndicats dans toutes les entreprises".
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a lui aussi rejeté sur RTL tout esprit de revanche du gouvernement. "Ce n'est pas une organisation syndicale en tant que telle qui est visée. Ce sont des faits, qui ont conduit la ministre Myriam El Khomri à aller dans le sens de ce qu'avait décidé la direction des relations sociales d'Air France", a-t-il dit. "Evidemment nous sommes un Etat de droit et donc il y a la possibilité de recours devant le tribunal administratif ", a-t-il ajouté.
Mardi 9 août pourtant, la gauche du PS comme Marie-Noëlle Lienemann ou Gérard Filoche, mais aussi les communistes comme Ian Brossat ou la CGT, avaient fulminé contre la validation de ce licenciement par la ministre du Travail. Une Myriam El Khomri qui argumentait ainsi sa décision dans un communiqué :
"A l'issue d'une analyse longue et minutieuse des faits survenus le 5 octobre 2015 en marge du comité central d'entreprise du groupe Air France, et sur la base des éléments portés au dossier, il ressort que la faute reprochée est d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé. Cette décision est cohérente avec le licenciement des quatre autres salariés impliqués dans le même dossier, qui ne bénéficient d'aucun mandat syndical et dont le cas n'est donc pas soumis à l'autorisation de l'inspection du travail.
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