La leçon soixante-huitarde de Jack Lang à François Hollande

Publié à 14h04, le 23 décembre 2012 , Modifié à 14h21, le 23 décembre 2012

La leçon soixante-huitarde de Jack Lang à François Hollande
Le 15 mai 2012, jour de l'investiture de François Hollande (photo Reuters)

Il y avait d’abord eu Julien Dray, définitif et radical. Suivi, samedi, par un Michel Rocard,en mode spin doctor en chef,  et ce dimanche, par Laurent Fabius, un brin plus diplomate.

C’est  à présent une autre figure historique du PS qui s’élève, on the record, contre les erreurs du gouvernement.

Jack Lang, battu aux dernières législatives, a regretté, sur France Culture, ce dimanche 23 janvier, le peu d’ambition des politiques conduites par François Hollande et Jean-Marc Ayrault, convoquant même, au passage, l’un des slogans cultes de Mai-68, "l'imagination au pouvoir", établi sur l'acronyme des LIP:

Je pense qu’il faut mettre ici, comme ailleurs, l’imagination au pouvoir

Aujourd’hui, peut-être que c’est ce qui manque parfois : cet élan, ce souffle […].

Il faut que aujourd’hui les gens puissent avoir le sentiment que les responsables politiques sont décidés à profondément changer les choses, et pas se contenter de quelques réformes superficielles, ou  de quelques changements d’apparence.

Jack Lang, qui intervenait sur la thématique de l’éducation, s’est d’ailleurs volontiers pris au jeu du : "Si j’étais ministre …", regrettant au passage ne rien sentir venir sur plusieurs dossiers chauds :

Ce qui est engagé par le gouvernement comme effort budgétaire est positif. Mais je crois qu’on ne mesure peut être pas encore assez à quel point il faut accomplir une révolution.

Notre système ne réussit pas à traiter correctement les élèves en difficulté ou en grande difficulté.  Ca veut dire, bon … des changements dans les conditions de vie, d’abord.

Là, je ne sens rien venir.

Au journaliste, qui lui demande s’il s’agit, à ses yeux, d’une question de budget, Jack Lang répond entonne son refrain du manque d’imagination : 

Non, c’est une question d’imagination

Par exemple, la révolution  urbaine elle aussi est à accomplir.

Je ne sens rien ... 

Et Jack Lang d’énoncer des « conditions du changement » :

Il n’y aura de changement que s’il y a une révolution territoriale, la fin des ghettos, la fin de cet apartheid social et culturel. 

Il n’y aura de changement que s’il y a simultanément une révolution éducative qui fait que notre système d’enseignement soit plus diversifié, plus souple, moins lourd […].

L’intégralité de l’interview est ici, à partir de 7’40 :

 

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