Rocard : “Ayrault est presque trop un spécialiste de la quotidienneté”

Publié à 12h11, le 22 décembre 2012 , Modifié à 12h45, le 22 décembre 2012

Rocard : “Ayrault est presque trop un spécialiste de la quotidienneté”
(Maxppp - Thierry Grillet)

L’ancien Premier ministre Michel Rocard fait la leçon à l’actuel chef du gouvernement. Michel Rocard, à Matignon de mai 1988 à mai 1991, considère dans Médiapolis sur Europe 1 que Jean-Marc Ayrault est “presque trop un spécialiste de la quotidienneté”. Il appelle le locataire de Matignon à sortir de cette situation : 

Je pense profondément qu'il lui manque de ne pas être assez sorti de la politique médiatique quotidienne. 

“Et la quotidienneté obscurcit”, estime l’ancien chef de file du centre-gauche qui accorde tout de même les qualités à Jean-Marc Ayrault : 

Il en est parfaitement capable, il est fort intelligent mais ce n'est pas son habitude, ce n'est pas sa formation surtout.

Par ailleurs Michel Rocard conseille à Jean-Marc Ayrault d’adopter “une vision longue” face à la crise : 

Quand on est en situation de crise, on passe son temps à avoir des décisions extrêmement dures à prendre. La référence aux sondages est une folie. Les sondages deviendront bons si le résultat est bon après. Mais pour que le résultat soit bon, il faut probablement faire de la chirurgie.

Début décembre, dans les colonnes de Libération, Michel Rocard avait estimé que François Hollande était dans une crise de sincérité à la Lionel Jospin. L'ancien Premier ministre regrettait que le chef de l'Etat ne mente pas assez. 

Sur Europe 1, Michel Rocard a également donné son avis sur Arnaud Montebourg. Il apprécie son "courage" et son "culot". "Mais je n'aime pas l'action de franc-tireur. Un gouvernement est nécessairement un collège", considère l'ancien Premier ministre. 

Par ailleurs, l'ex-ténor du PS a fait dans la pédagogie sur la crise financière. "On aurait pu faire mieux", lache-t-il, expliquant que :

La Banque de France a été créé en 1801, et jusqu’en 1974, elle finançait l’Etat sans intérêt. Si on était resté là, la dette publique française serait de 16 ou 17 % de notre PIB

Mais Michel Rocard s'est gardé de préciser qu'il était à la tête de l'exécutif entre 1988 et 1991. 

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