D'habitude il s'exprime avec sa caméra. Cette fois, Michel Hazanavicius a décidé de prendre sa plume. Dans une lettre ouverte publiée en ligne, le cinéaste accuse le chef de l'Etat de "sacrifier la culture et le cinéma".
Au coeur de la colère du réalisation de The Artist : le financement du cinéma. Celui qui est aussi président de la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs pointe particulièrement la réduction du budget du Centre nationale de la cinématographie (CNC).
Nous venons d’apprendre avec stupéfaction que le budget consacré à la culture serait à nouveau en baisse et que les préconisations du Ministre du Budget (...) incluraient une réduction drastique du budget du Centre national de la cinématographie.
"Pourquoi devons-nous être en permanence les témoins d’actes qui viennent systématiquement contredire vos engagements ?", lâche-t-il, s'en prenant directement au chef de l'Etat. Dans les nouveaux dispositifs de "modernisation de l'Etat", qui doivent permettre de réduire de trois milliards les déficits, le CNC contribue à hauteur de 150 millions.
Pendant la campagne présidentielle, Michel Hazanavicius avait déjà écrit une lettre au candidat socialiste. Inquiet, il mettait en garde François Hollande contre un projet où la culture était trop absente à son goût.
Cette fois, l'exécutif doit faire face à une fronde d'une partie du monde de la culture suite à la baisse des budgets et à la politique de nominations d'Aurélie Filippetti. Selon Le Figaro, l'enveloppe du ministère de la Culture devrait être en baisse, à nouveau, en 2014, d'environ 2, 5 %.
Dans une tribune publiée par Libération, c'est Philippe Caubert, lundi 15 juillet, estimant qu"'aiguiser le conflit jeunes-vieux, hommes-femmes, conservateurs-novateurs est une vilaine action".