PMA, les choses se précisent. En annonçant un projet de loi sur la famille pour mars, Jean-Marc Ayrault a ouvert une nouvelle porte le 3 janvier à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes.
Comme le précise Libération ce 4 janvier, le gouvernement n'a pas encore été dans le détail : on ne sait pas aujourd'hui si la PMA fera partie ou non de cette "loi famille" qui traitera également du statut de beau-parent, de la filiation etc.
Mais si cela se confirmait, cette promesse d'une loi rapide permettrait de ne pas parler de PMA lors de l'examen de la loi sur le mariage pour tous en janvier. En clair, les députés PS qui s'apprêtent à déposer un amendement en ce sens ne le feraient plus, satisfaits de voir le sujet décalé d'à peine quelques mois.
Un schéma d'action qui correspond à celui décrit par Le Canard Enchaîné dès le 7 novembre. Selon les informations de l'hebdomaire d'alors, la stratégie vis-à-vis de la PMA était déjà actée : laisser les députés travailler autour d'un amendement pour leur donner une importance mais privilégier le passage par une autre loi.
Pour ne pas apparaître comme des godillots, les députés PS vont déposer leur amendement, puis ... le retirer, après que le gouvernement aura solennellement "pris l'engagement" de faire voter, plus tard, un texte sur la PMA.
Bruno Le Roux avait préparé le terrain à la mi-décembre - moment où le groupe PS a décidé de présenter un amendement pro-PMA dans la loi "mariage pour tous" - en précisant :
Les députés socialistes n'excluent pas d'intégrer la PMA dans un autre texte.
Si le gouvernement nous propose un autre texte avec un échéancier, nous sommes prêts à continuer la discussion.
Ce 4 janvier, le président du groupe socialiste à l'Assemblée s'est d'ailleurs satisfait de l'annonce de cette "loi famille" dans Libération. Il y voit une victoire de ses députés :
Sans notre amendement, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu un calendrier aussi rapide et précise.