La visite de Christian Estrosi à l'Elysée

Publié à 22h40, le 11 juillet 2013 , Modifié à 22h44, le 11 juillet 2013

La visite de Christian Estrosi à l'Elysée

VISITEUR DU MATIN - Mardi, en fin de matinée, l'Élysée de François Hollande a reçu la visite d'un ancien ministre sarkozyste. Christian Estrosi. Un rendez-vous révélé par France Inter et détaillé au Lab, ce jeudi, par un conseiller du chef de l'État et le député-maire UMP de Nice.

"C'était calé depuis plusieurs semaines", précise d'emblée Anthony Borré, son directeur de cabinet, afin de souligner que cette visite n'avait "absolument rien à voir" avec la polémique que son patron a provoqué dimanche en appellant les maires à la "révolte" pour passer outre la circulaire Valls sur l'expulsion de roms, entraînant la réponse outrée de deux ministres (à lire ici et ).

Non, si Christian Estrosi est reçu à l'Elysée, c'est par David Kessler, le conseiller Culture et communication de François Hollande. Et pour évoquer un dossier qui bloque avec Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture : la volonté de Daniel Benoin, directeur du Théâtre national de Nice (TNN) depuis 12 ans, de briguer un quatrième mandat alors que le ministère prévoit désormais de limiter à trois le nombre de mandat d'un directeur de centre dramatique national.

Daniel Benoin, en tandem avec l'actrice Zabou Breitman, bénéficie d'un prestigieux comité de soutien. Le maire de Nice a déjà plaidé sa cause lors d'une réunion avec Aurélie Filippetti, le 23 avril. En vain.

Aurélie Filippetti menace aujourd'hui de couper la subvention de l'État au théâtre si Christian Estrosi continue à soutenir la candidature de Daniel Benoin. Dans une lettre datée du 9 juillet, dont Le Lab a pu consulter une copie, la ministre écrit : 

Dans l'éventualité où vous confirmeriez votre souhait de ne pas respecter les règles propres aux centres dramatiques nationaux, je vous informe que je serai amenée à étudier concrètement la possibilité de retirer le label de Centre Dramatique National au Théatre National de Nice, et, conséquemment, de procéder au désengagement financier de l'État.

Un financement de l'État de plus de 1.400.000 euros en 2012.

En confrontation frontale avec Aurélie Filippetti, Christian Estrosi est donc allé toqué à la porte du conseiller Culture de François Hollande. Un homme qui n'hésite pas à critiquer publiquement la ministre, comme dans les colonnes du Monde Magazine, où il déclare : "la parole gouvernementale manque peut-être d'ambition".

  

Mais le directeur de cabinet de Christian Estrosi nie toute volonté de jouer sur cette guéguerre entre le Château et la rue de Valois : 

Je pense que le maire l’ignorait, il n’est pas un professionnel des questions internes du PS.

Contacté par le Lab, l'entourage du président de la République évoque "une rencontre rapide", dont "le seul sujet a été le théâtre" et une décision finale "qui sera évidemment prise par le ministère" de la Culture.

Christian Estrosi espère, lui, que le chef de l'État fera changer Aurélie Filippetti d'avis.

Interrogé par Le Lab ce jeudi soir, le député-maire de Nice se veut confiant et rappelle qu'il a rendez-vous avec François Hollande à la rentrée : 

David Kessler, que j'ai senti sensible à mes arguments, va à présent en parler au président de la République et je suis certain qu’une solution va être trouvée avant l’organisation des jeux de la Francophonie, en septembre, dans ma ville.

Du rab sur le Lab

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