L'agenda médiatique très chargé du Front national après les révélations du "Monde" sur les Panama papers

Publié à 18h42, le 05 avril 2016 , Modifié à 20h17, le 05 avril 2016

L'agenda médiatique très chargé du Front national après les révélations du "Monde" sur les Panama papers
© Montage via AFP

En publiant le premier volet de ses révélations sur l'affaire Panama papers, Le Monde avait prévenu : un grand parti français était concerné par ce vaste scandale d'évasion fiscale. Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, prestataire du Front national via son agence de communication Riwal, avait pris les devants en "s'auto-scoopant" pour exonérer le FN. Mais ce 5 avril, les dirigeants frontistes sont de tous les plateaux télévisés et de tous les studios radio, pour assurer le service après-vente et expliquer que leur formation n'est pas impliquée.

Après Florian Philippot à 12h30 sur iTélé, Gilbert Collard a réagi sur LCP et Nicolas Bay intervenait vers 15h30 sur BFMTV. Et en voyant ce communiqué envoyé par le FN sur les intervention à la télévision et en radio de ses dirigeants, la saturation médiatique paraît proche :



Surtout que le Front national utilise toujours les mêmes arguments, que l'on peut diviser en trois catégories ou éléments de langage :

  • Riwal, la société de Frédéric Chatillon, est un "prestataire extérieur" :

Créée en 1995, Riwal, l'agence de communication de Frédéric Chatillon, est l'un des principaux prestataires du Front national. Son dirigeant a été mis en examen en janvier dans le cadre de l’information judiciaire concernant le financement des campagnes électorales du FN pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012. Un lien très lâche avec le parti, pour Florian Philippot. "De toute façon M. Chatillon n’a aucune responsabilité au Front national", a déclaré le vice-président du FN, sur iTélé, à la mi-journée.

Un élément de langage repris quelques heures plus tard par David Rachline, le maire FN de Fréjus, sur Public Sénat :

 

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"Il s'agit évidemment d'un prestataire et donc ni de près, ni de loin, le Front national n'est affecté par cette affaire".

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  • Jean-Marie Le Pen ne fait plus partie du FN :

Selon Le Monde, le parquet national financier soupçonne Jean-Marie Le Pen de s’être servi de son ancien majordome et homme de confiance, Gérald Gérin, ayant droit officiel de la société offshore Balerton Marketing Limited, pour y dissimuler une partie de sa fortune

Mais pour Florian Philippot comme pour d'autres chefs frontistes, ce n'est plus l'affaire du FN depuis l'exclusion du "Menhir" en août 2015, suite à ses propos sur les chambres à gaz. "Nous ne faisons plus partie du même mouvement politique", a déclaré le vice-président du FN sur iTélé pour clore la discussion.

"Jean-Marie Le Pen ne fait plus partie du Front national depuis déjà plusieurs mois, donc je n'ai pas de commentaires à faire là-dessus", a également commenté David Rachline sur Public Sénat.

  • Deux poids, deux mesures :

Interrogé sur iTélé, Florian Philippot a renvoyé vers le PS et l'UMP, éclaboussés par les affaire Cahuzac et Balkany, pour se plaindre du "deux poids deux mesures" vis à vis du FN.

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Pourquoi vous ne direz pas la même chose vis à vis de M. Sarkozy et M. Balkany ? Ils sont proches, non ? Pourquoi vous ne diriez pas la même chose concernant Cahuzac et le parti socialiste ou Rothschild et Macron ? C'est bizarre, ce deux poids, deux mesures.

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Sur Public Sénat, David Rachline a appelé à se pencher sur "un certain nombre de noms [parmi ceux cités dans l'affaire] qui ne sont pas ceux d'élus du Front national" avant d'inciter à laisser le temps à la justice de "faire son oeuvre" pour les cas de Patrick Balkany (LR) ou de Alexandre Guérini, frère de Jean-Noël Guérini (PS), impliqués dans les Panama Papers.

Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN, évoque quant à lui l'homme d'affaires Patrick Drahi ou encore Jean-Jacques Augier, le trésorier de campagne de François Hollande. Sauf que si ce dernier a effectivement été épinglé pour deux sociétés offshore qu'il possédait dans les iles Caïmans, cette affaire date en fait de 2013 et n'a donc rien à voir les Panama papers.

Le candidat malheureux à la mairie de Paris a aussi saisi l'occasion pour dénoncer la "persécution" subie par le Front National comparé à d'autres formations :"Les électeurs ne sont pas dupes et sont exaspérés de voir que le FN est sans cesse persécuté", a-t-il ainsi déclaré sur France Info.

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