*L'argument-blague* de Jacob (LR) : Fillon ne serait-il pas aussi coupable de l'assassinat d'Henri IV par hasard ?

Publié à 12h02, le 08 mars 2017 , Modifié à 12h39, le 08 mars 2017

*L'argument-blague* de Jacob (LR) : Fillon ne serait-il pas aussi coupable de l'assassinat d'Henri IV par hasard ?
Christian Jacob en pleine recherche d'un nouvel argument étonnant pour défendre François Fillon © Montage Le Lab via Franceinfo:

RAISONNEMENT PAR L'ABSURDE - Depuis un mois et demi, les révélations sur François Fillon se sont multipliées. Les emplois présumés fictifs de son épouse, ceux de ses enfants et maintenant un prêt "caché" sans intérêts de 50.000 euros, accordé à l'ancien Premier ministre par son ami milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière. Le Canard Enchaîné le révèle dans sa dernière livraison, mercredi 8 mars. Tout le monde en conviendra aisément tout en en tirant des conclusions différentes : ça commence à faire beaucoup.

Tellement beaucoup que, pour minimiser l'importance de cette information, Christian Jacob joue l'exagération absurde. Sur Franceinfo: ce mercredi, le patron des députés LR dégaine *l'argument-blague* du "mais vous allez accuser ce pauvre homme de tous les maux de la Terre ?"

Il dit :

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Non mais à un moment donné vous savez, j'ai envie de me poser la question : est-ce que pour l'assassinat d'Henri IV, vous êtes bien sûr que c'est bien Ravaillac et que François Fillon, finalement, n'y était pas pour quelque chose ? [Protestation des journalistes] Il n'y était pas pour quelque chose ? Ah ! Vous dites 'non', mais vous l'affirmez à quel point ?

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On vous épargnera les éléments factuels permettant à tout un chacun "d'affirmer" assez sereinement qu'en effet, François Fillon n'est pas l'assassin d'Henri IV, et on vous laisse revoir cette séquence en vidéo :



L'argument n'est toutefois pas nouveau. Depuis les premières révélations du Canard, et encore plus avec l'accumulation, certains ont réagi sur ce registre pour souligner un prétendu "acharnement" contre François Fillon. Plusieurs internautes ont ainsi ironisé sur la possible culpabilité du candidat de la droite dans l'assassinat (encore) de l'ancien Président américain John Fitzgerald Kennedy :

> À lire : VIDÉO – L’agacement de François Fillon, interrogé sur les nouvelles révélations du Canard Enchaîné

François Fillon a obtenu en 2013 de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière un prêt de 50.000 euros, sans intérêts et non déclaré, affirme Le Canard Enchaîné dans son édition de mercredi. Le candidat de la droite à la présidentielle "n'a pas jugé utile de faire figurer" ces 50.000 euros sur sa déclaration de patrimoine adressée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), selon l'hebdomadaire satirique. Lors de son audition le 30 janvier, dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, François Fillon a révélé "spontanément" cet "oubli matériel dans sa déclaration", a expliqué mardi son avocat, Me Antonin Levy, précisant que ce prêt personnel "a été intégralement remboursé".

L'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière confirme de son côté avoir accordé ce prêt sans intérêts à François Fillon, qui l'a remboursé, selon une déclaration de son avocat, Me Emmanuel Brochier. "Ce prêt a existé et il a été remboursé. C'est un non-événement", a déclaré l'avocat du PDG de Fimalac (par ailleurs client de la société de conseil de François Fillon, 2F Conseil), proche du candidat de la droite à la présidentielle. L'avocat n'a pas précisé les raisons et la date de ce prêt, qui remonte à 2013.

Selon le Code général des impôts, tout prêt supérieur à 760 euros doit être déclaré par l'emprunteur, et toute possession de somme de plus de 10.000 euros doit en outre être déclarée par les élus concernés à la HATVP.





[BONUS TRACK] C'est vrai que c'était pas génial

On le voit, Christian Jacob est don inventif quand il s'agit de trouver toutes sortes d'arguments pour défendre son champion. Mais il y a meilleur que lui, et notamment la députée LR Florence Portelli qui a expliqué, sur BFMTV le 1er mars, que "quand vous êtes collaborateur parlementaire, quand vous êtes assistant parlementaire, vous pouvez même être payé à tricoter". Une manière des plus étrange de signifier que chaque parlementaire demande bien ce qu'il veut à ses collaborateurs et que personne n'a à venir y mettre son nez. 

Et Christian Jacob en convient, confirmant l'impression générale, cette ligne de défense était bel et bien pourrie. En témoigne cet échange avec les journalistes de Franceinfo: :



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