MISE EN GARDE –De temps à autres, sur l’économie, Laurent Fabius, fort de son expérience, n’hésite pas à sortir de son domaine de compétence, des Affaires étrangères. Pourtant, il avait annoncé la couleur lorsqu’interrogé sur Manuel Valls, sur BFM TV ce jeudi 22 août, il avait esquivé, presque hilare, d’une formule :
Je m’occupe seulement des affaires du monde.
Mais pas seulement en fait.
Relancé ensuite sur la proposition de députés socialistes de défiscaliser certaines heures supplémentaires - une idée rejetée par le ministère du Travail et par Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement -, Laurent Fabius a d’abord voulu éviter de se mouiller. Et d’interférer dans un domaine qui ne concerne pas son ministère :
Ce n’est pas une affaire facile. Je ne sais pas ce que va faire le gouvernement et honnêtement, je ne vais pas mettre en plus mon grain de sel.
Pourtant, le plus jeune Premier ministre de la Ve République embraye, et élargit la question initialement posée aux impôts et aux prélèvements obligatoires.
"La question qui est posée de manière plus générale, et elle est légitime, c’est : quel est le niveau de prélèvements ?", interroge-t-il avant de mettre en garde son propre gouvernement contre le risque d’une augmentation trop importantes des impôts dans la prochaine loi de finances :
Il faut faire attention. Il y avait un budget en déficit considérable, il faut bien l’équilibrer sinon les dettes explosent et on est pris à la gorge. Des mesures ont du être prises qui ne sont pas nécessairement agréables.
Mais, je crois que le président de la République s’est engagé à ce que certaines d’entre elles ne durent que deux ans. Et d’autre part, il faut faire attention, parce qu’il y a un niveau au-delà duquel il ne faut pas monter.
La limite est-elle déjà atteinte ? lui est-il demandé. Une fois de plus, il réitère son appel à la prudence en direction de François Hollande et Jean-Marc Ayrault :
Il faut être très très prudent. Vraiment très prudent. Sinon, ça se retourne. Il faut faire très attention à ça. Et puisqu’il y a eu un regain de croissance au deuxième trimestre, qu’on n’attendait pas mais qui est là et qui est très positif, essayons de continuer ce mouvement là.