Laurent Wauquiez se sait attendu au tournant. Pas encore officiellement candidat à la présidence de LR (mais c'est tout comme) et ultra-confiant pour cette élection, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes voit tous les ténors de la droite dite "modérée" ou "humaniste" prévenir plus ou moins frontalement qu'ils pourraient claquer la porte du parti si une ligne (sous-entendu, la sienne) trop "radicale" ou "conservatrice" devait s'imposer. Alors, il semblerait qu'il veuille rassurer tout ce petit monde.
Dans une confidence lâchée à L'Opinion mercredi 30 août, l'aspirant patron de la droite dit ainsi :
"Tout le monde s’attend à ce que je fasse la nuit des Longs Couteaux. Je vais les surprendre.
"
Bonne nouvelle : pas d'épuration sanglante à venir, donc. Et on accorde volontiers un point artistique à Laurent Wauquiez pour cette auto référence au nazisme , un genre plutôt rare dans la politique française...
Plus globalement, le camp de l'héritier auto-proclamé de Nicolas Sarkozy donne récemment des signes d'apaisement destinés à calmer les inquiétudes des Alain Juppé, Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand et leurs partisans. "Je connais sa capacité d’écoute et son envie de rassembler autour de la table tous ceux qui veulent la renverser", disait ainsi de lui Brice Hortefeux dans Le JDD, dimanche. Ce très proche de Nicolas Sarkozy ajoutait :
"Je suis convaincu que Wauquiez, s'il est élu, trouvera les mots, gestes et attitudes qui apaiseront et rassembleront. C'est une obligation dont il a parfaitement conscience.
"
Dans L'opinion ce mercredi, on apprend qu'entre autres nombreux élus récemment approchés par l'ancien ministre, se trouve Gérard Larcher. Et le président LR du Sénat, réputé pour sa modération, veut lui aussi croire en un Wauquiez rassembleur :
"Laurent Wauquiez n’est pas l’épouvantail. Je lui ai dit de prendre en compte toutes les sensibilités. J’ai eu le sentiment qu’il y était prêt.
"
Mais attention : cela reste Laurent Wauquiez. Sa campagne pour la présidence du parti sera donc celle d'"une droite qui ne s'excuse pas de ce qu'elle est et qui assume pleinement ses valeurs", peut-on lire dans Le Figaro. Première étape officielle de cette candidature ce mercredi à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône. Un fief copéiste récupéré par Nicolas Sarkozy, qui y avait fait son premier meeting de candidat (très droitier) à la primaire de la droite. Symbolique
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