"Canard boiteux" : le bobard de Hollande pour défendre Jouyet

Publié à 13h23, le 19 octobre 2012 , Modifié à 16h34, le 19 octobre 2012

"Canard boiteux" : le bobard de Hollande pour défendre Jouyet
François Hollande lors de la conférence de presse au premier jour du Conseil européen le 18 octobre 2012 (Maxppp)

HOLLANDE A LA RESCOUSSE - Invité d'Europe 1 ce 19 octobre, Jean-Pierre Jouyet a utilisé l'expression "canard boiteux" pour qualifier l'aciérie ArcelorMittal de Florange. Un terme qui passe mal, au point qu'un journaliste interroge le président de la République - en déplacement à Bruxelles pour le Conseil européen - sur la question.

Pour soutenir Jean-Pierre Jouyet, un de ses très proches, François Hollande s'embarque alors dans un mensonge en réécrivant l'interview. L'expression "canard boiteux" ne serait pas du fait du futur président de la BPI mais, assure le chef de l'Etat, du journaliste :

Il se trouve que j’ai écouté la radio ce matin. C’était à une question qui lui était posée … C’était le mot du journaliste: "Etait-il du rôle de la BPI de prendre des canards boiteux comme Florange ?"

Florange n’est pas un canard boiteux, d’abord. Florange fait partie d’ArcelorMittal. A ma connaissance ArcelorMittal n’est pas un canard boiteux. C’est une grande entreprise, elle n’a pas demandé de bénéficier des interventions de la BPI.

Voici cette séquence en vidéo

Problème ?

Si François Hollande a écouté la radio ce matin, il a dû se tromper de station. Car, en le revisionnant, l'enregistrement est clair.

C'est Jouyet, et lui seul, qui prononce le terme de "canard boîteux" :

Jean-Pierre Elkabbach demande d'abord à Jean-Pierre Jouyet sur quels critères les entreprises pourront être aidées par la BPI. Puis il lance :

Va-t-elle par exemple aider l'aciérie ArcelorMittal de Florange ?

Ce à quoi Jean-Pierre Jouyet répond :

La BPI aura vocation à maintenir l’activité et non pas à aider les canards boiteux.

Sur le fond, François Hollande et Jean-Pierre Jouyet tiennent cependant le même discours. Les deux expliquent que l'aciérie ArcelorMittal de Florange ne relève absolument pas de la banque publique d'investissement, qui a vocation à aider les petites et moyennes entreprises. C'est ce qu'explique son président après sa "bourde" :

La BPI aura vocation à sauver des PME et des entreprises de taille intermédiaire. Les exemples que vous avez cité [Jean-Pierre Elkabbach lui parle alors de PSA à Aulnay, ndlr] relèvent de grands groupes, c’est une chose différente.

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