OUPS - C'est l'expression du matin qui ne passe pas. Invité d'Europe 1 ce 19 octobre, Jean-Pierre Jouyet est interrogé sur le rôle de la prochaine banque publique d'investissement (BPI), dont il prend la tête. Va-t-elle par exemple aider l'aciérie ArcelorMittal de Florange ? Réponse de l'intéressé :
"La BPI aura vocation à maintenir l’activité et non pas à aider les canards boiteux.
"
Florange, un "canard boiteux" ? Le qualificatif détonne à un moment où le gouvernement dit tout faire pour sauver l'aciérie. Jean-Pierre Jouyet tente de mieux s'expliquer par la suite :
"Je ne dis pas que ça ne nous regarde pas mais la BPI aura vocation à sauver des PME et des entreprises de taille intermédiaire. Les exemples que vous avez cité [Jean-Pierre Elkabbach lui parle alors de PSA à Aulnay, ndlr] relèvent de grands groupes, c’est une chose différente.
"
[ >> François Hollande va même tenter de le défendre depuis Bruxelles lors d'une conférence de presse, inventant au passage un joli bobard, à lire ici.]
Le mot de trop, c'est un peu la spécialité de Jean-Pierre Jouyet. Souvenez-vous le 15 mai, alors que les socialistes taisent scrupuleusement le nom du futur Premier ministre, ce très proche de François Hollande vend la mèche. Pressé de questions par Jean-Michel Aphatie sur RTL, il lâche à propos de Jean-Marc Ayrault : "Je pense qu'il sera nommé tout à l'heure, oui."
Quelques heures plus tard sur BFMTV, il dit ses regrets et lance : "D'ailleurs je ne l'ai pas dit, je n'ai fait que répondre à une question". Soit peu ou prou la situation de ce 19 octobre. Là encore, Jean-Pierre Jouyet n'a pas dit frontalement : "Florange est un canard boiteux", là encore, il a "répondu à une question" ...
Bref, la communication politique n'est pas le point fort du futur président de la BPI, toujours à la tête de la Caisse des dépôts. Il le reconnait d'ailleurs bien volontiers le 15 mai sur BFMTV, se disant "pas fait pour la politique" :
"J’ai encore vu ce matin que je n'étais pas fait pour la politique. Je préfère m’occuper encore des activités économiques, c’est encore ce que je sais le mieux faire
"