Ce mardi 12 juillet, c'est le meeting d'Emmanuel Macron à la Mutualité. Mais pas que. Le député du Gard Patrice Prat vient d'annoncer sur son site personnel sa démission du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et son départ du PS.
Cette information prend une saveur particulière quand on sait que Patrice Prat est un élu très proche d'Arnaud Montebourg, qui hésiterait à se présenter à la primaire de la "Belle Alliance Populaire", les 22 et 29 janvier prochain.
Dans son message intitulé "lettre aux militants du Parti socialiste", Patrice Prat s'explique sur les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision radicale. Le député évoque un "comportement des responsables politiques éloigné des exigences du moment en matière de transparence et de cohérence" ainsi que l'épisode de la déchéance de nationalité. Puis la loi Travail, au sujet de laquelle il a tenté de déposer une motion de censure :
"Le feuilleton récent sur le projet de loi Travail a fini par me persuader que nos points de vue étaient irréconciliables. Sur le fond comme sur la forme, je conteste bien des points. Dans ce droit fil, j’ai choisi de signer pour la deuxième fois consécutive une motion de censure. Cette décision est lourde de conséquences. [...] Selon moi, signer cette motion conduit naturellement à devoir être cohérent sur toute la ligne. Je quitte donc le groupe parlementaire et le parti.
"
Le parlementaire rejoint le banc des non-inscrits. Il appelle à une "recomposition de la vie politique" française et ne retient pas ses critiques à l'encontre du PS, qu'il présente comme une simple écurie électorale :
"Ce renouveau ne se fera pas depuis l’intérieur du Parti socialiste. Ce dernier passe en effet la majeure partie de son temps à gérer des carrières et des situations conflictuelles inextricables. La conquête du pouvoir a tout éclipsé. [...] La France a besoin d’une nouvelle gauche et d’une nouvelle droite.
"
Patrice Prat annonce enfin sa volonté de continuer à faire de la politique et donc de se présenter aux prochaines élections législatives. Cette annonce est-elle le signe qu'Arnaud Montebourg a décidé de faire cavalier seul pour 2017 ? Impossible à dire pour le moment. Mais elle est le symptôme d'un malaise certain au sein du Parti socialiste.