Le député PS Guillaume Bachelay, fan de Tarantino à temps-plein et apprenti critique de cinéma

Publié à 13h04, le 22 janvier 2013 , Modifié à 13h04, le 22 janvier 2013

Le député PS Guillaume Bachelay, fan de Tarantino à temps-plein et apprenti critique de cinéma
Guillaume Bachelay et Quentin Tarantino. (montage via Maxppp)

FAN DE - Le socialiste Guillaume Bachelay est un député à part. "Il ne tweete pas. Ne télécharge pas, blogue le moins possible, achète des livres", écrivait Libération en octobre dans un portrait consacré à ce néodéputé pas comme les autres, qui préfère acheter ses livres en librairies et "des vieux films remasterisés". 

Mais c’est aussi un admirateur invétéré de cinéma et notamment de Quentin Tarantino. Une passion cinéphile qui lui fait faire une exception à la règle qu’il s’impose sur son blog. 

Ainsi se livre-t-il dans son dernier article de blog à une critique, dithyrambique, du dernier film du réalisateur américain : Django Unchained.

"Un vrai choc", écrit-il :

On pardonnera mes idées fixes, qui s’appellent Bashung ou Romain Gary, Brett Easton Ellis et Michel Houellebecq, Michel Foucault et Régis Debray – le second n’épargnant pourtant pas le premier dans Modernes catacombes, recueil d’articles que publie Gallimard.

Et parmi mes idées fixes, il y a Tarantino dont le dernier film, Django Unchained, est un vrai choc.

Tout au long des 11 600 signes de sa critique – soit l’équivalent d’une double page d’un journal –, et sous une plume enlevée, le député socialiste de Seine-Maritime, suppléant de Laurent Fabius, analyse l’œuvre de Tarantino.

Et célèbre, en bon fan, laudatif, "le nouvel opus du cinéaste le plus créatif de sa génération", dont "la puissance d’invention" est "inaltérée depuis Reservoir Dogs" :

Ce n’est pas parce qu’il est trop vivant pour être commémoré qu’il faut attendre pour le célébrer.

Oui, il faut célébrer Quentin Tarantino. Le célébrer maintenant, le célébrer vraiment.

S’attardant sur les différents personnages du film, Guillaume Bachelay s’interroge sur la portée historique et symbolique de cet opus, qui traite d’esclavage et de ségrégation :

Avec ce film, les Afro-americains sont placés au cœur du roman national US.

Pas possible après de faire comme si l’horreur, la vraie, celle des cotonneries où perdirent la vie tant de femmes et d’hommes, n’avait pas eu lieu.

Tarantino ne fait pas œuvre d’historien, mais ouvrage citoyen, quand bien même telle ne serait pas son intention.

S’il développe sa théorie sur le fond de Django Unchained, celui qui était présenté comme le "M. Petites phrases" du PS s’émerveille également sur la forme et la performance des acteurs stars du casting (Leonardo Di Caprio, Jamie Foxx, Samuel L. Jackson …) : 

Les décors sont sublimes, le plus souvent en extérieurs. La photo est travaillée sans être stylisée.

Et quelles performances d’acteurs !

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