Le fatalisme de Kalfon sur le tournage de Baron Noir au siège du PS : "On sert de propre décor à nos turpitudes"

Publié à 16h04, le 18 juillet 2017 , Modifié à 16h04, le 18 juillet 2017

Le fatalisme de Kalfon sur le tournage de Baron Noir au siège du PS : "On sert de propre décor à nos turpitudes"
François Kalfon. © THOMAS SAMSON / AFP

Après deux débâcles électorales à la présidentielle puis aux législatives, le Parti socialiste doit affronter les conséquences financières qui en découlent. Et le tournage en cours de la saison 2 de Baron Noir au siège de la rue de Solférino, à Paris, doit permettre au PS de renflouer ses caisses de "quelques milliers d’euros"… en attendant les possibles vente ou hypothèque du bâtiment, envisagées par le trésorier Jean-François Debat .

"Les temps sont évidemment durs pour le Parti socialiste, donc on fait contre mauvaise fortune bon cœur", justifie auprès de BFMTV ce 18 juillet Frédéric Bonnot, secrétaire général administratif du PS. Mais le tournage de la série d’Éric Benzerki, diffusée sur Canal +, ne ravit pas forcément François Kalfon. L’ex-directeur de campagne d’Arnaud Montebourg ne se satisfait que des (maigres) rentrées d’argent qu’il peut générer. Fataliste, il lance au micro de la chaîne d'information :

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J’observe quand même que cette manière-là de faire de la politique nous a conduit là où nous sommes. On sert de propre décor à nos turpitudes, finalement. Ce tournage, c’est une bonne idée si ça permet de garder des permanents, mais autrement, c’est un petit peu pathétique, quoi.

"


Voilà le secrétaire national du PS au Travail pas *franchement* emballé par ce House of Cards à la française, qui ne présente pas les politiques, et surtout pas les socialistes, sous leur meilleur jour : détournements de fonds, magouilles entre les camps politiques, guerres de pouvoir, instrumentalisation des mouvements sociaux…

L’ex-ministre du Travail Myriam El Khomri avait, elle, trouvé que la série était "assez fidèle" à la réalité, tout comme Manuel Valls qui y avait vu des "aspects fidèles" à la vie politique française, notamment les "trahisons" ou les promesses non tenues. "Le Baron noir, c’est moi", avait admis sans détour Julien Dray. L’ex-député PS et co-fondateur de SOS Racisme allait jusqu’à ressortir un vieil article du Monde de 1988, qui décrivait les manœuvres d’un certain "Juju" aussi surnommé "le baron noir" pour instrumentaliser des mouvements sociaux et saper le gouvernement de Michel Rocard. Puis il avait *étonnamment* rétropédalé.

La saison 2 de Baron Noir devrait être diffusée début 2018… avec du Macron dedans. Enfin, à travers le personnage d’Amélie Dorendeu, l’énarque et ex-conseillère du Président qui entre dans la course à l’Élysée sans jamais avoir été élue. Le tournage de la deuxième saison a eu lieu entre Paris, Dunkerque et Bordeaux, où Alain Juppé s’était d’ailleurs incrusté .

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