Dans le feuilleton estival du Front national, l'ambiance est plutôt aux règlements de comptes sur la ligne politique, entre sortie de l'euro et immigration. Mais Wallerand de Saint-Just a des préoccupations beaucoup plus prosaïques : les sous du parti. Si le trésorier du FN dort mal la nuit, ce n'est pas à cause de la chaleur, mais parce qu'il voit venir à grande vitesse la date fatidique du 18 août, date limite du dépôt des comptes de campagne pour les législatives.
Au Figaro daté de ce mardi 18 juillet , Wallerand de Saint-Just détaille ses inquiétudes :
"Nous devons travailler d'arrache-pied pour faire en sorte que nos 577 candidats soient en règle. Le risque serait de perdre des morceaux entiers de subventions pendant cinq ans s'ils ne l'étaient pas.
"
La règle est simple : pour qu'un parti se voie rembourser de ses dépenses de campagne, il faut que ses candidats aient obtenu plus de 5% des suffrages exprimés et que la parité parmi les candidats soit respectée (sinon, la subvention diminue à mesure que l'écart femmes/hommes se creuse). Puis, pour les partis représentés au Parlement, il y a une seconde subvention selon le nombre de parlementaires. Le tout étant bien évidemment plafonné.
Mais rentrer dans les cases ne suffit pas, encore faut-il fournir des justificatifs clairs et précis. C'est ce point-là qui inquiète le trésorier du FN, lequel craint donc que certains comptes de campagne se fassent retoquer.
Car, au-delà du manque à gagner, le FN vit à crédit. La campagne présidentielle de Marine Le Pen ne sera remboursée qu'en décembre 2017. En attendant, le FN doit également rembourser les prêts qu'il a contractés pour financer ses campagnes, auprès d'une banque russe ou du micro-parti de Jean-Marie Le Pen (respectivement 9 et 6 millions d'euros). Le tout en ayant perdu 500.000 voix entre les législatives de 2012 et 2017, soit une perte de 800.000 euros chaque année.
D'ici là, le FN est "assuré de fonctionner normalement", raconte Le Figaro, même si Wallerand de Saint-Just ajoute :
"À supposer que nous voyagions en seconde classe et pas en première. [...] Nous devons vivre sobrement.
"
Le parti d'extrême droite devra aussi faire avec ses 97 candidats épinglés en juin dernier pour des propos racistes, antisémites et/ou homophobes sur leur compte Facebook et/ou Twitter, après une enquête de BuzzFeed. À l'époque, Wallerand de Saint-Just avait assuré qu'ils seraient sanctionnés après les législatives .
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