Le FN de Moselle s'oppose à une auto-école qui délivre des cours en allemand et en arabe

Publié à 11h28, le 21 août 2015 , Modifié à 11h55, le 21 août 2015

Le FN de Moselle s'oppose à une auto-école qui délivre des cours en allemand et en arabe
© AFP

Le Front national de Moselle est décidément très actif. Fin juillet, il s'activait pour obtenir l'annulation d'un concert de Maitre Gims à la "Fête de la piscine" de Saint-Avold. Le 20 août, il est parti en guerre contre une auto-école de Sarreguemines qui propose certains cours de code de la route en allemand et en arabe.

C'est Radio mélodie qui a raconté l'initiative de cette auto-école, relayée par le site d'info de Lorraine Loractu.fr . Les cours sont dispensés "en dehors des heures d'ouverture du bureau", explique la gérante et 20% de ses élèves choisissent cette option. Intolérable pour le FN qui dit dans un communiqué "s'opposer à une initiative contraire au principe d'assimilation" :

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Si les candidats au code de la route en France ne maîtrisent pas la langue française, la première des priorités serait de les aider à la comprendre et à la parler convenablement. (...) Quelle est la prochaine étape à Sarreguemines ? Des commerces et services publics en arabe ?

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Le communiqué ajoute, en référence à la volonté de François Hollande faire ratifier la Charte des langues régionales :

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C’est peut-être ce que la néfaste charte des langues régionales et minoritaires bientôt ratifiée par l’UMPS (ou l’RPS au choix) nous imposera.

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François Hollande avait d'ailleurs anticipé ce type de réaction. Fin juillet, il lançait en conseil des ministres, dans des propos rapportés par Le Canard enchaîné :

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Je vous demande d'être extrêmement précis pour définir ce qu'est une langue régionale, parce que certains ne manqueront pas de faire croire que la charte va faire de l'arabe une langue régionale. Ce n'est pas le cas !



Selon l'article 1er de la Charte, ni les dialectes ni les langues des migrants ne sont considérées comme des langues régionales. Donc, l'arabe ne peut pas être considéré comme une langue régionale.

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Christiane Taubira a présenté le 31 juillet le projet de révision constitutionnelle qui doit permettre de ratifier la Charte européenne des langues régionales et donc de reconnaître ces langues. Le Conseil constitutionnel a toujours considéré que la Charte était contraire à l'égalité devant la loi de tous les citoyens et au fait que "la langue de la République est le français". Pour réviser la Constitution, le chef de l'Etat doit réunir le Parlement en Congrès à Versailles et faire adopter sa mesure par une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés. Début août, le Conseil d'Etat a de nouveau émis un avis défavorable - mais non contraignant - à ce sujet.

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