LE TOP HEBDO - Il ne fallait pas l'emmerder. Mardi 4 février, juste avant la séance de questions au gouvernement, Manuel Valls a gratifié le député UMP Pierre Lellouche d'un "je t'emmerde" fort en bouche. Cet échange, révélé par le Lab, est talonné de très près par un autre sujet marquant: Christine Boutin qui cite très sérieusement Le Gorafi sur la loi famille.
Lundi 3 février: le gouvernement, les députés PS et le PS étalent leurs divergences sur la PMA.
Sur la PMA, combien de divisions à gauche ? Tout commence avec Manuel Valls, pourtant ministre de l'Intérieur et aucunement en charge de la Famille, qui annonce que le gouvernement s'opposera à des amendements PMA dans le cadre du projet de loi famille. Dans la foulée, le Premier ministre (le vrai), Jean-Marc Ayrault, confirme cette position du gouvernement.
Incompréhension à gauche. Le patron des députés PS, Bruno Le Roux, râle. Plus, en tout cas, que le porte-parole du PS, David Assouline, en mode "plus royaliste que le roi": pas de PMA dans la loi famille.
Finalement, le gouvernement annonce le report sine die du projet de loi famille. Au lendemain de la Manif pour tous. Et personne n'a vraiment compris ce qui s'est passé.
Mardi 4 février: Quand Christine Boutin cite très sérieusement le Gorafi sur BFM TV.
Christine Boutin a préparé son interview sur BFM TV. Elle a même amené, avec elle, en plateau, une petite fiche argumentée. Pour expliquer que le gouvernement veut endormir la Manif pour tous sur la loi famille, elle affirme que le gouvernement se livre là à une "stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée".
Problème: ce terme est une parodie inventée par le Gorafi. Voilà ce que déclare Christine Boutin, ancienne ministre, sur le plateau de BFM TV :
Ce n'est pas une victoire car il s'agit d'un recul pour une année. J'ai pris un petit papier car on parle du côté du gouvernement de 'stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée'.
C'est tellement complexe que j'ai voulu prendre exactement le titre. Donc voit très bien que pour l'instant pour nous calmer, on nous dit "on va retirer" mais nous ça nous endort pas du tout.
Voir la vidéo :
Mercredi 5 février : le "je t'emmerde" de Manuel Valls à Pierre Lellouche
L'ambiance est au top à l'Assemblée, juste avant la séance de questions au gouvernement du mardi 4 février. Deux jours plus tôt, Manuel Valls qualifiait le climat actuel de "comparable à celui des années 30". Le député UMP Pierre Lellouche fait savoir au ministre de l'Intérieur qu'il y est allé -un peu- fort.
Réponse lapidaire de Manuel Valls:
Je t'emmerde !
Cet échange, révélé par le Lab, n'est pas terminé, puisque Pierre Lellouche réplique :
La réciproque est vraie.
Je t’emmerde aussi. On n’est pas le 6 février 1934.
C'est le sujet le plus lu de la semaine sur le Lab.
Jeudi 6 février : Quand l'UMP s'attaque à un document sur la "théorie du genre", qu'elle a elle-même diffusé
CARAMBA - Sébastien Huygue, délégué général de l'UMP, est persuadé que le gouvernement tente de faire disparaître des "pièces à conviction qui l'accusent". De quoi parle-t-il ? D'un document censé aider les jeunes Français se posant des questions sur leur identité sexuelle.
Un document mis en ligne par le site de la Ligne Azur, une filiale de l'association Sida Info Service. Problème: le site est inaccessible depuis le 3 février. L'UMP y voit la main du gouvernement: on cherche ici à dissimuler des preuves.
A un détail près, que Sébastien Huygue n'a -hélas- pas relevé: c'est l'UMP qui, la première, fait la promotion de ce document. Sous Xavier Darcos, puis Luc Chatel, successivement ministres de l'Education nationale. Le document en question est en ligne depuis plus de deux ans. Najat Vallaud-Belkacem et Vincent Peillon n'ont donc rien à voir là-dedans.
Vendredi 7 février : le coup de fil de Valls à un journaliste du Figaro sur lequel il enquêterait
Manuel Valls a-t-il fait espionner un journaliste du Figaro ? C'est ce qu'affirme l'Express, en tout cas. Le ministre de l'Intérieur, lui, dément totalement ces informations. Dans l'émission de France 2 "Des paroles et des actes", il affirme même avoir appelé le journaliste en question pour démentir.
Jean-Marc Leclerc, journaliste au Figaro, raconte lui-même auprès du Lab ce que lui a raconté le ministre.