PAS CONTENT– Jean-Marc Ayrault en pleine opération "Je muscle mon jeu". Le Point diffuse, dans son édition à paraître jeudi 29 novembre, un article présenté comme les "confidences" du Premier ministre, dans laquelle le chef du gouvernement essaye, plus que jamais, de faire le gros dos.
Dans ces confidences, recueillies, raconte Le Point, "le 23 novembre dans [le] grand bureau de Matignon" et accompagnées d’un portrait réalisé pour le magazine quelques jours plus tard, Jean-Marc Ayrault révèle qu’il était tout à fait prêt à se séparer de son ministre de l’Education, Vincent Peillon, au lendemain de sa "boulette"sur la légalisation du cannabis.
Le Point cite cette réplique du Premier ministre adressée à François Hollande, alors que Jean-Marc Ayrault mettait "la question d’une démission de Peillon sur le tapis" :
Là, ça dépasse toutes les bornes.
Et l’hebdomadaire écrit encore :
Le président a décidé de lui accorder une seconde chance, mais en prévenant l’intéressé, dit Ayrault, que ce serait la dernière fois.
Cet épisode d'une démission de Vincent Peillon avait été évoquée par Le Canard Enchaîné, dans son édition du 17 octobre, mais la nécessité d'une intervention présidentielle pour "sauver" le ministre de l'Education n'avait jamais été racontée.
Ce passage sur les ratés du gouvernement s’achève sur une é-nième mise en garde du premier ministre aux membres de son gouvernement :
Ils on tous compris le message.
La prochaine fois, c’est dehors !
Ce n’est pas la première fois que Jean-Marc Ayrault tente de montrer son côté bad boy. Le Lab s’était ainsi longuement attardé sur des confidences distillées au Nouvel Observateur, au début du mois d’octobre.
Les reproches d’Ayrault à son ministre tenaient alors aux dossiers suivants : le bug de Bercy dans le dossier des pigeons, l'attitude de quatre de ses ministres dans le dossier de la succession au PS, un recadrage express de Manuel Valls.
Depuis, Jean-Marc Ayrault a embauché un nouveau conseiller en charge de sa com’, et a officialisé la présence d’un autre "senior" dans son entourage, avec la nomination du directeur de cabinet d’Alain Vidalies, Jean Mallot, dans son cabinet de Matignon.
Bonus track :
Dans cet article du Point, Jean-Marc Ayrault se réjouit également du bon coup qu'il a, selon lui, joué dans la mise en scène de la réponse du gouvernement aux recommandations du rapport Gallois.
La décision de formuler, dès le lendemain de la remise du rapport, une série de décisions présentées comme issues d'un "séminaire gouvernemental" réuni immédiatement après la remise du rapport Gallois est présentée comme totalement sienne ... avec l'appui de François Hollande, himself.
Voici la scène narrée par le Premier ministre :
Il était convenu que je le rejoigne directement à l'Elysée le dimanche 28 octobre, à mon retour du congrès de Toulouse.
Nous étions seuls avec nos collaborateurs.
C'est là que nous tout décidé : aller vite et prendre tout le monde par surprise.