Mariage homo : le maire d'Arcangues persiste dans son refus et "s'expose à des sanctions"

Publié à 12h53, le 21 juin 2013 , Modifié à 16h50, le 21 juin 2013

Mariage homo : le maire d'Arcangues persiste dans son refus et "s'expose à des sanctions"

La bataille d'Arcangues aura bien lieu. Le maire de ce village basque et ses adjoints font officiellement savoir ce vendredi 21 juin, qu'ils refusent de marier un couple d'hommes, après avoir "reconsidéré" leur position, jeudi 20 juin. Un refus malgré les menaces de sanctions.

Selon nos informations, le maire a fait parvenir un message, formel, ce vendredi matin, aux services de l'État. Message dans lequel Jean-Michel Colo écrit que, "soutenu par [ses] adjoints", il ne procèdera pas à la célébration du mariage de Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel.

Un bon connaisseur du dossier indique au Lab que "le maire sait évidemment qu'il s'expose à des sanctions pénales et administratives". Des sanctions administratives qui peuvent aller jusqu'à la révocation en Conseil des ministres. La décision appartient à présent à Manuel Valls.

[Mise à jour, 14heures] Interrogé par Sud Ouest, le maire se dit très soutenu - "Je reçois 100 mails par heure"-, affiche sa détermination et annonce qu'il va justement demander un entretien au ministre de l'Intérieur :

J’ai confirmé ma position au sous-préfet, par écrit. J’ai également prévu de demander une entrevue à Monsieur Valls, avec mes adjoints. Il existe un vide juridique (sic). Que les homosexuels s’unissent ne me dérange pas. C’est le mot mariage, qui me gène.

J’invoque donc ma clause de conscience. Et je n’agresse personne.

On est obligé de respecter un maire qui a trente ans de mandat et l’estime de toute la région.

Et quand on lui demande s'il a un avocat, l'élu répond "J'ai tout ce qu'il me faut, ne vous inquiétez pas".

Dans les épisodes précédents : 

"Nous avons informé le préfet que nous ne célébrerions aucun mariage homosexuel à Arcangues. Ni moi, ni personne de mon conseil municipal ne veut le faire", avait déclaré le 7 juin Jean-Michel Colo, le maire divers droite, soutenu par l'évêque de Bayonne.

Le préfet des Pyrénées-Atlantiques avait alors réagi par un communiqué lapidaire détaillant les sanctions pénales - cinq ans d’emprisonnement et  75 000 euros d’amende- et administratives - "suspension, voire révocation" - encourues par le maire : 

Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, était également monté au créneau en rappellant que "les lois s'appliquent partout et il ne peut pas y avoir la moindre rupture d'égalité".

Interrogée le 12 juin par Le Lab sur cette situation, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement affirmait que le maire était "un peu ébranlé par le tour pris par l'affaire" et espérait qu'il accepte de "déléguerà un conseiller municipal la célébration du mariage".

Mais après un délai de réflexion de dix jours, la réponse est tombée ce vendredi 21 juin. C'est un vrai non.

Les fiancés ont déposé lundi leur dossier de mariage à la mairie d'Arcangues. Cités par l'AFP, ils entendent aller "jusqu'à la Cour européenne des Droits de l'Homme", s'il le faut, pour pouvoir se marier.

Du rab sur le Lab

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