"Un coup de maître." C’est avec cette expression laudatrice que Manuel Valls a accueilli l’initiative de Jean-Christophe Cambadélis d’organiser une sorte de référendum, de votation citoyenne, sur l’unité de la gauche avant les élections régionales. Mais, visiblement, tout le monde au PS ne pense pas comme Manuel Valls. Et pas seulement sur la politique économique du gouvernement. Une partie de la gauche du parti a déjà expliqué son scepticisme face à ce scrutin qui se déroulera du 16 au 18 octobre. Un scepticisme grandissant après le message vocal préenregistré envoyé par le patron du PS à nombre de ses ouailles, le 20 septembre, au lendemain du Conseil national du PS.
Au Parisien (article payant) de ce lundi 12 octobre, le patron de la fédération PS de la Nièvre, d’où est élu le frondeur en chef Christian Paul, Sylvain Mathieu, se moque presque ouvertement de ce message. Il dit :
"C’est lunaire ce coup de fil, on n’est pas des gosses.
"
Dans ce message destiné à mobiliser les socialistes en vue de cette votation citoyenne pour laquelle ils espèrent plus de 300.000 participants, le député de Paris et boss de Solférino dit :
"Bonjour, c’est Jean-Christophe Cambadélis. Je viens te parler de notre référendum. […] L’enjeu, tu le connais : l’extrême droite veyt remettre en cause la République. Tout est prêt, tracts, affiches, sites… Je compte sur toi.
"
A priori, il ne pourra pas compter sur Sylvain Mathieu, cadre local du PS proche des frondeurs qui estime que "demander à la gauche si elle est pour l’unité, c’est comme demander à un aveugle s’il veut retrouver la vue". Et de poursuivre, encore plus provocateur :
"Ce truc improvisé sent le coup de com. C’est au mieux du grand n’importe quoi, au pire une c…
"
Au Lab, l'entourage de Jean-Christophe Cambadélis peste contre cette sortie. "C'est le même argument gimmick usé jusqu'à la corde par le premier fédéral de la Nièvre", raille-t-on.
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