Au Front national, on aime plutôt bien taper sur les méchants médias . Mais il ne faudrait pas que les journalistes croient être les seuls visés. Les juges aussi en prennent pour leur grade. Ainsi Florian Philippot, vice-président d'un mouvement qui prétend être le premier parti de France, donne sa vision de la justice française.
Lundi 30 mars sur LCI , au terme d'un marathon médiatique au cours duquel il est intervenu à la télé ou à la radio une fois toutes les deux heures , Florian Philippot évoque l'ouverture de l'enquête par le parquet de Paris sur les assistants parlementaires des eurodéputés FN. Il déclare :
"Je dis aux Français, d'ici 2017, ça va pleuvoir sur le Front national.
"
Alors non, Florian Philippot n'avoue pas que son parti a fauté dans d'autres dossiers et que la justice va forcément le rattraper. Non, le vice-président du FN est simplement en train d'expliquer qu'à ses yeux, la justice est aux ordres du pouvoir en place. Et "l'affaire" des assistants parlementaires serait l'illustration, pour le vice-président du FN, des manœuvres du pouvoir "autoritaire", un pouvoir qui "ne va reculer devant rien" pour empêcher son parti d'accéder aux plus hautes fonctions.
Il dit :
"C'est la justice qui me fait peur. Je ne lui fais absolument pas confiance. Pas du tout. Elle est complètement à deux vitesses. C'est dommage, il y a des juges très bien mais elle est beaucoup trop liée aux politiques. Et on n'est pas les seuls à le penser, je vous le dis.
"
Car Florian Philippot a un autre exemple que l'enquête sur les assistants parlementaires. Il évoque ainsi le cas Nicolas Bedos. Mi-mars, la présidente du FN a été déboutée en appel contre l'humoriste qui l'avait qualifié, dans Marianne, de "salope fascisante".
"Ce qui est inquiétant en France, c'est la justice parce que quand elle vient de relaxer une provocation, une diffamation contre Marine Le Pen, quelqu'un qui avait dit que Marine Le Pen est une 'salope fascisante', eh bien la justice considère que c'est tout à fait normal. Eh bien mesdames, on a le droit de vous de vous traiter de 'salope fascisante' en France, on vient de l'apprendre grâce à la justice française, en tous cas quand on s'appelle Marine Le Pen", s'emporte Florian Philippot.