Lors du premier tour des élections législatives dans les circonscriptions des Français de l’étranger, La République en marche d’Emmanuel Macron a fait un carton plein, espérant faire un quasi-grand chelem au second tour. La droite, elle, risque de perdre ses quatre députés de l’étranger. "On s’attendait à une vague, c’est en fait un tsunami", constate, lucide, Thierry Mariani, député sortant de la zone Russie-Asie, en ballotage défavorable face au candidat d’Emmanuel Macron. Déjà perdant dans sa tête, l’ancien ministre a changé sa localisation sur Twitter pour mettre un révélateur "bientôt libre !!!!". C’est dire si le moral n’est pas au beau fixe et l'optimisme aux abonnés absents.
Pour Alain Marsaud, également en situation délicate dans sa circo qui comprend l’Afrique et le Moyen-Orient, "le vote Macron est tellement tendance que l'on ne peut pas l'arrêter", dit-il au Figaro. Déplorant "la démobilisation totale de (notre) électorat de droite traditionnelle", l’ancien juge d’instruction, remarque, désolé et défaitiste dans les colonnes du quotidien :
"Nous sommes en face d'une force irréversible.
"
Dépité, Alain Marsaud ajoute, à propos de son électorat :
"Ils ont préféré aller à la plage. Qu’ils y restent pendant cinq ans.
"
On a connu meilleur tactique pour remobiliser ses troupes. Mais ce fut la douche froide quand les résultats sont tombés. A Libération, mardi, un "élu LR des Français de l’étranger" confiait anonymement le désarroi des troupes à l'annonce des résultats :
"C’est tellement hallucinant que certains nous ont demandé si on avait bu quand on a mis en ligne nos scores sur la messagerie WhatsApp.
"
"Quels que soient leurs qualités et leurs mérites, nos députés sortants ne bénéficient pas de leur ancrage", déplore de son côté Roger Karoutchi. Le sénateur LR poursuit :
"Comment peut-on s’implanter dans des territoires qui couvrent des continents entiers ? Alors les électeurs votent en fonction des étiquettes et on ne peut pas nier qu’En marche a le vent en poupe.
"
Une réalité que la droite risque de constater également dans les circonscriptions métropolitaines, si l’on en croit les derniers sondages d’avant-premier tour.
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