Législatives partielles : le groupe écologiste souhaite tirer profit des défaites socialistes

Publié à 17h34, le 11 juin 2013 , Modifié à 17h41, le 11 juin 2013

Législatives partielles : le groupe écologiste souhaite tirer profit des défaites socialistes
Barbara Pompili et François de Rugy à l'Assemblée nationale

La perte de deux sièges supplémentaires au groupe socialiste, une aubaine pour les écolos ? Bien sûr, les co-présidents d'Europe écologie-Les Verts ne présentent pas les choses ainsi. Mais tout de même. Ce 11 juin, devant quelques journalistes à l'Assemblée, Barbara Pompili le concède dans un sourire :

A quelque chose malheur est bon !

Il faut dire que depuis les élections législatives de juin 2012, le groupe socialiste à l'Assemblée a fondu de cinq députés, passant de 297 à 292 membres. De quoi se rapprocher du seuil des 289 en dessous duquel le PS perdrait sa majorité absolue au Palais-Bourbon. Et devrait prendre bien davantage en compte l'opinion de sa majorité élargie, écologistes en première ligne.

(François de Rugy et Barbara Pompili à l'Assemblée le 11 juin 2013 - photo Delphine Legouté)

Si elle déplore la défaite socialiste, Barbara Pompili sait y voir quelques avantages :

Si de cet aspect négatif peut être issu le fait de travailler mieux ensemble... On souhaite que le groupe PS anime plus sa majorité à l'Assemblée, qu'on se parle plus, qu'on anticipe plus.

Une bonne partie des socialistes nous disent d'ailleurs qu'ils veulent mieux travailler en commun.

Et son coprésident François de Rugy d'enchainer sur l'"hégémonie socialiste" qui a "toujours été mauvaise conseillère" :

Ils ont voulu la majorité absolue de toutes leurs forces, quitte à parfois ne pas respecter des accords électoraux avec nous. Mais on ne peut pas tordre la réalité politique plus longtemps.

C'est une illusion de penser garder la majorité ainsi tout le temps, les Français veulent plus de diversité et l'expriment toujours à un moment.

Une perte de majorité absolue du PS à l'Assemblée aboutirait à une situation semblable à celle du Sénat, où les écologistes ont déjà empêché l'adoption de projets de loi comme celui concernant le crédit d'impôt compétitivité et emploi.

Rendre le consensus obligatoire, avoir un véritable poids dans les discussions, voilà qui renforcerait significativement le rôle des écolos.

Un point de vue partagé par une autre partie de la majorité élargie : les radicaux de gauche. Le président du parti, Jean-Michel Baylet, pointait lui-aussi du doigt le 30 mai les risques de dérive d'une "situation hégémonique" :

Je ne serais pas malheureux que le PS n'ait plus la majorité absolue. En effet, toute situation hégémonique engendre, par nature, des comportements forts à l'encontre des alliés de la majorité. Or dans la vie publique il est souhaitable de tenir compte de toutes les opinions et surtout d'écouter ses amis.

Au PS, le porte-parole des députés, Thierry Mandon, a lui-aussi concédé le 10 juin qu'il faudrait changer les relations de son parti avec ses alliés :

Il faudra sûrement changer de façon de faire. (...) On ne s'est pas assez suffisamment parlé.

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