Législatives : Pierre Laurent ne "comprend pas le silence" de Jean-Luc Mélenchon aux appels du PCF

Publié à 16h05, le 25 avril 2017 , Modifié à 16h18, le 25 avril 2017

Législatives : Pierre Laurent ne "comprend pas le silence" de Jean-Luc Mélenchon aux appels du PCF
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Décidément, les relations entre le Parti communiste français (PCF) et la France insoumise sont bien compliquées depuis des mois, même si le PCF a soutenu Jean-Luc Mélenchon durant la présidentielle. Si ce dernier n’a pour l’instant pas donné de consigne de vote pour le second tour, ce qui déplaît au PS, Pierre Laurent et les communistes appellent eux à "barrer la route" à Marine Le Pen en "utilisant le seul bulletin qui lui sera malheureusement opposé", celui d’Emmanuel Macron.

Lors d’une conférence de presse, ce mardi 25 avril, Pierre Laurent a affiché ses divergences avec la France insoumise sur une autre question : les législatives, prévues les 11 et 18 juin. Le secrétaire national du PCF s’est en effet inquiété du "temps qui presse" à propos d’un éventuel accord entre le PCF et le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Il a déclaré :

 

 

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Je lance un appel, notamment à la France insoumise, dont je ne comprends pas le silence à nos appels depuis dimanche, pour une discussion commune sur les législatives, mais aussi à toutes les forces de gauche qui sont prêtes à s'en saisir.

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Le dirigeant du PCF veut croire qu’une union des deux formations, dans le meilleur des cas élargie à une partie du PS et à EELV, pourrait permettre la constitution d’un groupe à l’Assemblée. Pour le moment, la France insoumise a investi des candidats aux législatives même face aux députés communistes sortants. "Si nous sommes ensemble, la victoire est possible dans des dizaines et des dizaines de circonscriptions. Divisés, nous en gagnerons seulement une poignée", a estimé Pierre Laurent, alors que le PCF a lui aussi déjà investi des candidats en attendant un accord.

Des tensions entre les communistes et la France insoumise étaient apparues ces derniers mois à la suite de la volonté de ces derniers de faire signer "une charte " à tous les candidats. Ce texte comprend notamment l’engagement de se rattacher à une association de financement unique, de "respecter la discipline du vote de groupe" ou encore le respect du non-cumul des mandats.

Mardi, le sénateur communiste de Paris a appelé "à la responsabilité face à une concurrence qui s'avérerait mortelle". Selon Pierre Laurent, "les communistes, notamment dans les circonscriptions où ils sont sortants et où leurs positions sont fortes, sont les mieux placés pour conduire cette bataille (…). Ailleurs, c'est France insoumise ou une autre force, qui peut conduire ce combat".

Reste à voir si Jean-Luc Mélenchon l’entendra de la même oreille. Pour le moment, ce n’est pas gagné, et pas seulement parce que Jean-Luc Mélenchon ne répond pas toujours aux appels sur son téléphone, même quand Yannick Jadot ou le président guinéen Alpha Condé l'appellent. La France insoumise exclut en effet tout 'arrangement" avec les autres partis en vue des législatives. "Notre démarche, ce n'est pas l'addition de logos et d'accords entre forces mais de fédérer le peuple", a souligné Danielle Simonnet auprès de Reuters. Pour la coordinatrice nationale du Parti de gauche, même si "les portes sont ouvertes", il faut "garder cette cohérence France insoumise".

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