Les ministres Lebranchu et Macron favorables à la rémunération des fonctionnaires au mérite

Publié à 09h17, le 10 novembre 2015 , Modifié à 09h46, le 10 novembre 2015

Les ministres Lebranchu et Macron favorables à la rémunération des fonctionnaires au mérite

Est-ce une sortie médiatique concertée ? Est-ce un premier jalon vers une mesure gouvernementale ? Emmanuel Macron assure que non. Mais toujours est-il que ce mardi 10 novembre, deux ministres, Emmanuel Macron et Marylise Lebranchu se sont déclarés favorables à une part de rémunération au mérite des fonctionnaires.

Interrogés tous deux sur le cas de la commune de Suresnes, qui va innover à partir d’avril 2016 en payant des agents municipaux au mérite avec sanctions s’ils ne sont pas efficaces . Dans le cœur du système, la variation des primes selon des critères de mérite donc.

Ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu a déclaré approuver, sur BFM TV, cette mesure prise par le maire LR de Suresnes. Si elle "approuve", c’est parce que "ça a été discuté avec les organisations syndicales" et qu’il y a "eu un vrai échange entre les responsables élus et les personnels". Et d’ajouter :

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C’est un accord. C’est une discussion possible. On peut le faire dans la fonction publique, on peut le faire partout.

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Emmanuel Macron, quelques minutes auparavant sur Europe 1 , dans une matinale qui lui est consacrée, a fait part de sa "conviction personnelle" sur le sujet, précisant qu’il n’était pas en train "d’annoncer une réforme du gouvernement". Celui qui a créé la polémique en remettant en cause le statut des fonctionnaires a ainsi expliqué être "tout à fait favorable" à cette réforme prise par la commune des Hauts-de-Seine.

Rappelant qu’il n’était pas "contre les fonctionnaires" mais pour une réflexion sur "la modernisation du cadre", le ministre de l’Economie développe :

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Je pense qu’il faut accroître la part de mérite, d’évaluation dans la rémunération de la Fonction publique, c'est une manière de la moderniser. Simplement, la performance quand on est fonctionnaire, elle ne se mesure pas forcément comme dans l’entreprise parce qu’on est en charge de l’intérêt général.

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En revanche, Marylise Lebranchu émet un petit bémol, plaidant pour que la part relevant du mérite ne soit pas prioritaire mais joue uniquement sur les primes variables et que cela puisse être une récompense collective. Et de préciser qu’elle y est favorable, "à une condition, qu’il y ait une discussion avec les organisations syndicales".

Comme le soulignait Challenges en 2014 , cette idée de vouloir accorder une part de la rémunération des fonctionnaires n'est pas neuve. Dès 1946, le communiste Maurice Thorez déclarait qu'il était "essentiel que la notation exprime la valeur réelle et inégale des agents". Vieux serpent de mer, Nicolas Sarkozy lui aussi avait tenté d'imposer cette réforme avec la mise en place de la "prime de fonction et de résultat". En 2008, lors de ses vœux au Corps constitués , l'ancien chef de l'Etat déclarait :

 

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Le mérite et l'effort doivent jouer une part beaucoup plus importante dans la détermination des rémunérations des agents publics.

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Quant au gouvernement actuel de François Hollande, il envisageait, dès début 2014, de publier un décret officialisant un nouveau régime de primes, avec une part variable liée "à l'engagement professionnel et à la manière de servir".

Du rab sur le Lab

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