Les positions anti-intervention en Syrie se multiplient à l'UMP

Publié à 10h12, le 29 août 2013 , Modifié à 10h12, le 29 août 2013

Les positions anti-intervention en Syrie se multiplient à l'UMP
Le député UMP Damien Meslot en meeting à Besançon, le 15 mars 2010. (Damien Gautier/MaxPPP)

PAS LA GUERRE - Le député UMP du Territoire de Belfort Damien Meslot est secrétaire national à l'UMP, en charge des questions de défense.

Et, contrairement à son chef de parti, il s'oppose en termes non équivoques à une intervention en Syrie, précipitée par une attaque aux gaz chimiques de grande ampleur le 21 août dernier.

L'UMP est assez divisé sur la position à adopter face à la volonté de François Hollande de "punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents", qu'il a affichée mardi lors de la conférence des ambassadeurs.

Pour Damien Meslot, cité par France 3 Franche-Comté , la France ne doit pas réagir par "la politique de la cannonière" :

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La France ne doit pas se laisser embarquer dans une opération hasardeuse.

La France ne doit pas réagir par la politique de la canonnière à chaque crise qui voit le jour au Proche ou au Moyen-Orient.

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Un refus de l'intervention qui est aussi un refus de la coalition avec les américains, une posture souvent revendiquée par la droite française, dans une logique gaulliste de refus de l'atlantisme :

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Nous ne devons pas nous laisser dicter notre politique extérieure par les Etats-Unis.

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Le député UMP, qui s'était notamment illustré lors du débat sur le mariage pour tous en assurant avoir été frappé par un CRS , estime encore que "le recours systématique à la force militaire pour régler tous les problèmes au Moyen-Orient ne peut constituer une politique crédible pour l'avenir de la région.

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Les Etats-Unis ne proposent pour le moment aucune alternative au régime dictatorial de Bachar el-Assad.

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L'absence d'alternative politique était également pointée par l'ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet, actuel sénateur UMP, jeudi matin sur l'antenne d'RTL :

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Tout le monde a envie de punir Bachar el-Assad. L'homme est insupportable et cette tragédie est une vraie souffrance pour tous ceux qui ont des responsabilités.

La vraie question, c'est pour faire quoi ? Il n'y a pas de solution militaire s'il n'y a pas de projet politique. Si vous envoyez des armes, pourquoi et pour faire quoi ?

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Le premier parti d'oppostion est en effet divisé sur la question. Son président, Jean-François Copé, avait mercredi jugé François Hollande "juste sur la forme et le fond" sur la question, se déclarant favorable à une intervention "punitive et ponctuelle", jusqu'à un "certain seuil".

En revanche, son ancien rival pour la tête du parti François Fillon se montre plus mesuré, et souhaite attendre les conclusions des rapporteurs de l'ONU :

L'opinion française non plus ne parvient pas à se mettre d'accord sur la pertinence d'une intervention, selon pusieurs enquêtes . Le gouvernement a convoqué le Parlement mercredi 4 septembre pour "un débat, sans vote", sur la Syrie.

L'attaque chimique du 21 août, non revendiqué mais émanant du régime selon la Maison blanche , a fait quelque 355 victimes, parmi lesquelles des enfants, selon un décompte de Médecins sans frontières.

Du rab sur le Lab

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