Ligne politique : les journaux doivent-ils avertir leurs lecteurs ?

Publié à 16h16, le 03 janvier 2012 , Modifié à 09h05, le 05 janvier 2012

Ligne politique : les journaux doivent-ils avertir leurs lecteurs ?

Alors que les voeux de Serge Dassault dans Le Figaro et la Une de Libé entièrement recouverte d'un texte signé François Hollande déchaînent les passions, notre blogueuse Delphine Dumont prend un peu de hauteur...

  1. La presse manque de label

    Lundi, Serge Dassault écrivait dans Le Figaro, un éditorial anti-socialiste virulent. Sans que les mots soient écrits, le soutien à Nicolas Sarkozy était clair.

    Ce mardi, Libération consacre sa Une et deux pleines pages à François Hollande. Si cela avait été pour publier une enquête, une série d'analyses ou un peu des deux, j'aurais trouvé cela formidable. En réalité, il s'agissait simplement d'un panneau d'affichage à la disposition du candidat socialiste , sans le moindre recul, et ça, c'est beaucoup plus génant.

    À la suite de ces deux engagements médiatiques, je me demande s'il ne faudrait pas instituer des labels afin de prévenir le consommateur. On aurait ainsi, en haut de la une du Figaro"Avec Nicolas Sarkozy" tandis que Libération afficherait fièrement un "Soutien officiel de François Hollande".

    Les autres titres de presse n'auraient plus qu'à déclarer le candidat qu'ils soutiennent pour se voir attribuer le macaron correspondant. Les choses seraient claires, on pourrait compter les soutiens, être sûr d'avoir le bon prisme pour décrypter les articles, etc.

    Et pourquoi pas une composition détaillée ?

    Imaginons que Le Monde ait un petit penchant pour François Hollande et un autre pour Bayrou, devrait-il multiplier les macarons ? Ou pourrait-il avoir un label "centre-gauche" qui renverrait le consommateur à sa composition détaillée : "65% de Hollandisme, 21% de Bayrouisme, 7% de Mélenchonisme. Garanti sans LePénisme".

    Pour les lecteurs les plus délicats, des mentions complémentaires pourraient être précisées comme : "Attention ! Ce journal a été imprimé dans les mêmes locaux que Le Figaro et peut contenir des traces de sarkozysme !" Ou "Enrichi en lait de coco naturel".

    Bien sûr, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) serait très vigilante sur le respect des mentions ainsi que sur la traçabilité des journalistes. Ce dernier point est la seule garantie du respect de la qualité affichée.

    Google Actualités développerait ensuite un algorithme pour les lecteurs soucieux de recevoir une information équilibrée. Il suffirait d'indiquer le pourcentage désiré pour chacun des courants pour se voir proposer la série d'articles correspondants.

    Il ne serait même pas impossible que le Ministère de la Santé aille jusqu'à recommander de consommer cinq tendances ou partis par jour.

    Être bien informé sur l'information, c'est important, non ?

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