LE CANDIDAT DE LA DROITE SANS LE CENTRE - On pensait que l'UDI n'avait que temporairement "suspendu" sa participation à la campagne de François Fillon, dans l'attente d'une décision définitive qui doit être prise au cours d'un bureau exécutif du parti, mardi prochain. C'est en tout cas ce qu'avait annoncé le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, mercredi 1er mars. Mais avant même cette deadline, Chantal Jouanno balance que c'en est fini. Dans une interview à Libération vendredi 3 mars, la sénatrice et porte-parole de la formation centriste affirme qu'elle et ses camarades "appellent désormais LR à prendre ses responsabilités et à changer maintenant de candidat".
Chantal Jouanno explique :
"Il est clair que nous ne soutiendrons pas la candidature de François Fillon. Nous restons bien entendu dans une logique d’alliance avec LR mais une alliance en vue de l’alternance, pas pour aller vers une défaite.
"
Voilà donc qu'en plus des élus LR qui ont lâché la campagne, le centre abandonne le "candidat de la droite et du centre" désigné par la primaire. Une information confirmée par Jean-Christophe Lagarde, qui explique à Ouest-France :
"Nous demandons solennellement aux Républicains de changer de candidat, faute de quoi nous ne saurions poursuivre cette alliance dans un tel aveuglement.
[...] Chacun sait qu'à son corps défendant, François Fillon est devenu un danger pour l'alternance et donc pour la France. [...] Cette alternance n'est plus possible avec le candidat actuel qui nous conduit à un échec certain dont notre pays ferait les frais.
"
François Fillon "garantit la défaite", a ajouté le patron de l'UDI quelques instants plus tard sur BFMTV.
Chantal Jouanno plaide par ailleurs, comme de nombreux autres élus de droite et du centre, pour une alternative Juppé :
"Il est évident que si le parti LR décidait maintenant de faire appel à lui, nous le soutiendrions sans hésitation dans cette campagne présidentielle.
"
Mais l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy ne cache pas qu'une partie de l'UDI est "effectivement" tentée par l'aventure Macron. "La question a clairement été posée et elle le sera à nouveau mardi prochain lors de la réunion de notre bureau exécutif", dit Chantal Jouanno.
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