La TVA sociale est un vieux projet de 2007 ressorti des limbes pour des questions électorales, une mesure d'urgence imparfaite. C'est ce que pense, Vogelsong, blogueur au Lab, qui regrette que le Parti socialiste "face au désordre de monde ne propose finalement rien".
La TVA sociale n'est pas la solution, mais où est l'opposition ?
Le parti socialiste a bon dos de s’arcbouter contre l’instauration d’un TVA sociale. Ce dispositif proposé par le gouvernement, déjà évoqué en 2007, permet de transférer une partie des cotisations pesant sur le travail vers la consommation. Objectif, la compétitivité. Nathalie Kosciusko-Morizet sur les ondes de France Inter notait ingénument qu’au final ce sont toujours les citoyens qui paient. Une façon d’enfiler un énième perle, un énième élément de langage pour porter un projet du candidat président. Son candidat président.
Avec empressement l’UMP compte mettre cette mesure en place avant les élections de mai 2012. On peut y voir (évidemment) une question électorale. Un affichage visant à sortir des incantations Sarkoziennes. L’emploi étant le premier sujet de préoccupation des français. Le président-Candidat se doit de réagir, faute d’avoir agi.
Mais au-delà, on peut y voir une prise de conscience de la situation dramatique dans laquelle est plongée l’industrie française. En 2011, c’est 100.000 emplois industriels qui se sont envolés selon une étude réalisée par Trendéo repris par le journal Les Echos. Le chômage passant la barre des 10%. Problème politique, vision partisane, probablement, mais surtout, un constat : il y a « le feu au lac ».
Le pays dans sa structure ne peut plus affronter la mondialisation sans bouger, modifier les paramètres de son engagements dans la guerre économique globale. Les symptômes sont forts, même les plus européeistes comme François Bayrou s’en remettent à une forme de repli national, "le made in France". L’explosion des équilibres sociaux, la main mise et la pression des organismes financiers transnationaux sur les Etats, la montée inexorable du chômage sont tels que l’on doit parer au plus urgent. Que l’Etat, et ceux qui le représentent ne peuvent plus s’en remettrent aux équilibres dynamiques professés pendant ces trente dernières années.
Le constat est amer, les désordres du libre-échange ont balayé toutes les chapelles. Même Hervé Novelli, caution libérale du gouvernement s’en remet à une hausse avec la TVA sociale. Un sacrilège pour les dogmatiques du rétrécissement infini de l’Etat.
Bien sûr que la TVA sociale, est un montage sémantique, un oxymore. Que le PS, à raison, y voit, une mesure inégalitaire frappant les consommateurs sans distinction. Mais ce n’est qu’une prolongation légèrement infléchie du modèle de globalisation. Avec la TVA sociale, l’UMP a la "chance" de rester dans son modèle de survie, sans changer de méthode de pression continuelle sur les classes moyennes et populaires.
Oui, le parti socialiste a bon dos de s’arcbouter contre l’instauration d’un TVA sociale. Mais il a laissé passer le train de régulation économique et financière. Et qui face au désordre de monde ne propose finalement rien. Rien de mieux, rien de pire. Quelques concepts aériens comme " le juste échange ". Mettant sous l’éteignoir ses réformateurs (proposant le protectionnisme intelligent), et consacrant son énergie à suivre les sherpas de la mondialisation. Le cénacle d’économistes qui conseillent François Hollande en est une triste illustration.
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