Oui, certains des participants aux manifestations anti mariage-homo font renaître l'idéologie de Vichy: le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a réitéré les accusations lancées dès dimanche après-midi, ce lundi 22 avril, sur Europe 1.
Cette comparaison avait hérissé le poil de la manif' pour tous, dimanche 21 avril, ses organisateurs n'hésitant pas à remettre au ministre de l'Intérieur un "godwin" d'honneur.
Voilà le raisonnement du ministre de l'Intérieur:
Il y a des groupes d'extrême droite au sein de ces manifestations, ou en marge de ces manifestations, qui se réclament de cette idéologie [l'idéologie de Vichy, NDLR].
Et demain soir, quand il va y avoir le vote à l'Assemblée nationale, ils seront là, encore, présents.
Voici la vidéo de cet échange (à 4'15, si la vidéo ne se lance pas automatiquement) :
Un peu plus tôt dans l'interview, Manuel Valls avait déjà qualifié certains des participants à la manifestation du 21 avril de groupuscules extrêmistes, en des termes approchants:
C'est une victoire, hier, de l'ordre républicain face aux forces les plus sombres de la démocratie.
La police et la gendarmerie hier ont contenu les groupuscules anti-républicains.
A l'appui de sa démonstration, Manuel Valls ne cite toutefois aucun élément factuel précis, ni arrestation, ni identification d'un quelconque nouveau groupuscule, mais convoque plutôt ... des propos de députés UMP, témoignant, selon lui, d'un climat où "la parole homophobe" est libérée:
Beaucoup de gens de droite que je respecte, et qui sont des républicains ne se reconnaissent pas dans un certain nombre d'expressions.
Je pense par exemple à celles utilisées, y compris par des parlementaires de l'UMP comme "gazer des enfants".
Vous vous rendez compte, ce que l'on a pu entendre ?
[Ceux-là] ne se reconnaissent pas [non-plus] dans des propos homophobes, et le mot est faible,
Encore moins dans des actes qui consistent à s'attaquer à des hommes et à des femmes, à des gays et des lesbiennes.On a libéré une parole homophobe.
Bonus-track: les attentats de Boston "rappellent" Mohamed Merah
Le ministre de l'Intérieur est également interrogé, en toute fin d'interview, sur sa lecture des attentats de Boston. Faut-il y voir la preuve qu'existe un "ennemi intérieur" ?
Oui, répond sans hésiter Manuel Valls:
Sans rentrer dans les détails, ce qui s'est passé à Boston rappelle ce processus d'autoradicalisation qui fut celui de [Mohamed] Merah, donc il faut être extrêmement vigileant.
Relancé pour savoir s'il voyait une "ressemblance avec Merah", Manuel Valls poursuit:
Il semblerait.