Venu assister au départ de la manifestation contre le mariage homosexuel ce dimanche 21 avril, à Paris, Manuel Valls a assuré devant les caméras que certains des opposants à cette loi faisaient "référence à l'idéologie de Vichy". Les organisateurs de la manifestation se sont immédiatement fendus d'un communiqué dénonçant, en substance, un amalgame, une forme de point godwin (qui désigne aujourd'hui une tendance à introduire des références à Hitler et au nazisme dans un débat qui n'a rien à voir).
Dans le détail :
Venu passer en revue le dispositif policier au départ de la manifestation, le ministre de l'Intérieur commence par un "hommage" aux forces de l’ordre "car elles sont sur le terrain, elles agissent avec beaucoup de discernement face à des groupes très violents, à des groupes d’extrême droite qui veulent atteindre les institutions de la République".
Puis Manuel Valls se fait plus précis lors d'un point presse notamment diffusé sur Itélé :
Je veux dire à nos compatriotes que nous avons des policiers et des gendarmes qui font respecter l’ordre républicain. Et cet ordre républicain sera totalement respecté face à ces groupes.
Quand j’entends, en reprenant malheureusement des expressions de responsable politique qu’on gaze des enfants alors que certains de ces groupes font référence à l’idéologie de Vichy.
Vous voyez à qui nous avons à faire face. Chacun doit être responsable dans les mots d’ordre.
Et quand on demande au locataire de la place Beauvau ce qu'il craint le plus, il répond :
La violence, bien évidemment. La provocation.
Depuis plusieurs jours, à Paris ou à Lyon notamment des groupes d’extrême droite, identitaires, qui se réclament de l’idéologie la plus néfaste que notre pays a connu il y a quelques dizaines d’années, veulent s’en prendre aux forces de l’ordre et aux institutions de la République.
Donc chaque mot prononcé par les organisateurs des manifestations, par ceux qui les soutiennent ont une résonnance particulière. Ce climat de tension n’est évidemment pas acceptable.
"Ces propos laissent croire que les manifestants seraient eux-mêmes partie prenante de ces groupes" ont immédiatement déploré les organisateurs de la "manif pour tous", dans un communiqué :
Le 26 mars, lors des questions au gouvernement, Manuel Valls s'était déjà énervé que certains, dans l'opposition, utilisent l'expression "enfants gazés".
"Les organisateurs ont été dépassés par des extremistes" regrettait le ministre de l'Intérieur au sujet des débordements de la manifestation du 24 mars ciblant spécifiquement "les Jeunesses nationalistes, le Bloc identitaire, le Renouveau français, le GUD, Europe-Jeunesse" :
Parler d'enfants gazés est au moins un douteux amalgame, scandaleux, que vous n'avez pas le droit de prononcer ici, dans cet hémicycle.
Enfin, au rayon, fourni, des références à la seconde guerre mondiale dans le débat sur le mariage homosexuel, un porte-parole de la manifestation anti mariage homo a fait, le 13 janvier, un parallèle entre la politique du chef de l'État et Adolf Hitler.
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Un peu plus tôt dans la journée, ce dimanche, c'est la préfecture de police de Paris qui a dégaîné un communiqué pour démentir une "rumeur circulant sur les réseaux sociaux" et relayée par Frigide Barjot.