FRONT RÉPUBLICAIN OR NOT FRONT RÉPUBLICAIN ? C'est une question à laquelle Manuel Valls ne souhaite visiblement pas répondre dans l'immédiat. Invité de Des paroles et des actes sur France 2 le 24 septembre et interrogé précisément sur ce point, le Premier ministre s'est montré assez vague - au motif qu'il ne voudrait pas entrer dans la "cuisine électorale" - et a évité d'utiliser les mots "front républicain" ou "désistement". Pourtant, il a également érigé en principe l'idée de "tout faire pour empêcher le FN de gagner". Ce qui ressemble fort à du désistement en cas de triangulaire défavorable, comme la gauche l'a toujours fait jusqu'à présent.
Si le doute est permis, c'est que Manuel Valls a déjà exprimé en off son scepticisme à l'égard du front républicain pour la prochaine échéance électorale. Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et un poids lourd du gouvernement, Jean-Marie Le Guen, ont également déjà fait savoir que, dans des régions comme le grand Nord ou PACA, il ne serait pas question de laisser la place au candidat Les Républicains en cas de troisième position. A leurs yeux, dans ces régions, la droite forme avec l'extrême droite un "bloc réactionnaire". Donc, pas de désistement en leur faveur.
Dans DPDA le 24 septembre, Manuel Valls ne va pas aussi loin. Il évoque trois "grands principes" à suivre :
"Il y a trois principes. Le premier c'est de tout faire pour empêcher le Front national de gagner. Tout faire !
Le deuxième principe c’est le rassemblement et l’unité. La gauche et les écologistes, qui ont gouverné les régions ensemble, qui ont de bons bilans sur les lycées, la formation professionnelle, l’environnement, les transports, la transition énergétique ne seraient pas capables de s’entendre ? (...)
Et troisième principe, c’est la responsabilité de la droite. Je lui demande de ne pas courir derrière le FN.
"
"On peut imaginer se retirer pour faire barrage au FN ?", lui demande la journaliste. "Avant le second tour, il y a le premier tour", esquive Manuel Valls.
Relancé plus tard sur un cas concret - que se passera-t-il par exemple dans le grand Nord si le PS est en 3e position et incapable de gagner ? - le Premier ministre redit que "l'essentiel, aujourd'hui, est de faire en sorte que l'unité s'impose pour empêcher ce scénario". Une unité bien mal partie puisque dans le Nord comme en PACA, les écologistes ont pour l'instant décidé de s'allier avec le Front de gauche
et non avec les socialistes.
Manuel Valls répète en guise de conclusion :
"Tout sera fait pour empêcher le FN de gagner, ça c’est un engagement.
"
Il n'oublie pas de préciser que "ça peut aussi concerner la droite". La droite qui s'est déjà assise sur le principe du front républicain aux dernières échéances électorales.
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