"Je crois qu’[Emmanuel Macron] est en passe de réussir" à faire imploser le Parti socialiste et Les Républicains, a déclaré sans ambages le vallsiste Didier Guillaume ce mercredi 17 mai sur Sud radio/Public Sénat. De fait, le parti de la rue de Solférino est déchiré entre ceux qui souhaitent faire partie de la majorité présidentielle et ceux qui se placent d’ores et déjà dans l’opposition.
Tout cela désespère Marie-Noëlle Lienemann. Comment dès lors mener la campagne des législatives sans ligne officielle ni leader ? La sénatrice frondeuse se plaint auprès du Figaro ce mercredi :
"Les choses vont mal, il n'y a plus de pilote dans l'avion, tout le monde est planqué et fait ce qu'il veut dans son coin, c'est n'importe quoi. [...] C'est comme d'habitude, [Jean-Christophe] Cambadélis ne veut pas brusquer, il ne répond pas clairement. On maintient une unité factice tout en se laissant marcher dessus comme une serpillière alors que les électeurs attendent de nous de la cohérence et de l'éthique. [...] Plus personne ne se sent tenu par les décisions prises. On adopte le principe d'unité et ensuite ils vont tous essayer de négocier avec [Emmanuel] Macron.
"
Bonne ambiance…
Le PS n’a effectivement pas désigné de leader pour conduire cette campagne. Quand Bernard Cazeneuve s’était dit "disponible" , les frondeurs avaient manifesté leur mécontentement. "Cette hypothèse est une plaisanterie" , avait jugé Pascal Cherki, proche de Benoît Hamon. Lors du dernier Bureau national du PS lundi, l’ex-Premier ministre, après avoir donné les clefs de Matignon à Édouard Philippe, s’était affiché de manière ostentatoire en terrasse d’une brasserie (Le Solférino) avec ses équipes…
la première heure de la vie d'après #merciBernardpic.twitter.com/DK5EOJyENk
— m_e assidon (@me_assidon) May 15, 2017
De fait, Jean-Christophe Cambadélis est en charge de la campagne (qui se déroule notamment sur une palette rouge ). Le Premier secrétaire du PS a fait savoir mardi que les candidats de son parti ayant reçu l’investiture de La République en marche (LREM) seraient désinvestis . Dans son édito hebdomadaire, il s’est opposé à la nomination d’Édouard Philippe (LR) à Matignon. Mais d’autres sujets n’ont pas vraiment été tranchés, à l’image du ni-ni concernant la candidature de Manuel Valls . Ce qui n’est visiblement pas "cohérent" aux yeux de Marie-Noëlle Lienemann. "Chacun se débrouille", résume un candidat PS aux législatives auprès du Lab.