Marine Le Pen défend l'immunité parlementaire en se référant à la Cour européenne des Droits de l'homme

Publié à 10h06, le 28 juin 2017 , Modifié à 10h06, le 28 juin 2017

Marine Le Pen défend l'immunité parlementaire en se référant à la Cour européenne des Droits de l'homme
Marine Le Pen © Capture d'écran BFMTV

Marine Le Pen est au cœur de plusieurs affaires qui, malgré la fin du temps électoral, se poursuivent. La présidente du Front national a même pris rendez-vous avec les juges qui enquêtent sur l'affaire des assistants parlementaires frontistes, rémunérés par le Parlement européen alors qu'ils auraient travaillé pour le parti. Mais, invitée de BFMTV ce mercredi 18 juin, la nouvelle députée du Pas-de-Calais prévient d'emblée : si elle est mise en examen, elle ne démissionnera pas de son mandat.

Puis vient sur le tapis le sujet de l'immunité parlementaire, immunité dont elle s'était saisie pour ne pas se rendre à la convocation des juges durant la campagne présidentielle.

Marine Le Pen estime qu'elle ne s'en servira pas puisque, de fait, elle accepte désormais de se présenter devant les magistrats. Mais cela ne signifie pas qu'elle souhaite voir l'immunité parlementaire supprimée. Au contraire. Et, pour défendre cette protection, elle se réfère à la Cour européenne des Droits de l'homme. Elle dit :

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La Cour européenne des Droits de l'homme considère dans un arrêt qu'en réalité, un député ne peut pas se départir de son immunité parlementaire car elle participe de l'indépendance de l'assemblée à laquelle il appartient. […] Je dis aux Français attention, par démagogie, vous allez vous priver de ce qui permet précisément à notre démocratie de fonctionner puisque l'immunité parlementaire, c'est-à-dire le contrôle par l'Assemblée de la procédure dont le député est l'objet, est la base de la séparation des pouvoirs. Donc si vous voulez jeter la séparation des pouvoirs à la poubelle, vous jetez aussi la démocratie à la poubelle.

 

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From suppression de l'immunité parlementaire to fin de la démocratie very quick.

Marine Le Pen précise que, selon elle, le député n'est "pas protégé" mais bénéficie d'une procédure de contrôle par ses pairs que les accusations dont il est l'objet ne sont pas des "persécutions politiques".

Le 22 juin, le député Thierry Solère, à l'origine de la création du groupe Les Républicains constructifs, UDI et indépendants (LRCUI), a laissé entendre qu'il pourrait déposer un amendement visant à supprimer l'immunité parlementaire . " Ça ne sert à rien et ça entretient ce doute et ce soupçon perpétuels que la classe politique essaye de ne pas vivre comme les autres. Ça ne sert à rien, l'immunité parlementaire", a estimé le député des Hauts-de-Seine.

Le gouvernement a déjà fait savoir qu'il ne s'opposerait pas à une telle modification.

 

[BONUS TRACK] Manque de préparation

Marine Le Pen a raté son débat face à Emmanuel Macron . L'ancienne finaliste de l'élection présidentielle le reconnaît désormais volontiers. Ce naufrage est dû, selon elle, à une addition de plusieurs causes. Elle fait la liste : 1) "une préparation qui n'était pas suffisante, un temps de préparation qui n'était pas suffisant", 2) "un agenda beaucoup trop chargé" et 3) "une erreur stratégique" qu'elle assume.

Mais elle garde néanmoins espoir pour l'avenir :

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Tous les aspects terriblement dangereux de son projet n'ont jamais été mis en lumière alors que c'était le rôle de la presse. J'ai voulu mettre ça en lumière. C'est apparu comme une forme d'agressivité. C'est ainsi. Mais d'ici quelques mois, les Français seront probablement beaucoup plus durs avec Emmanuel Macron que je ne l'ai été durant ce débat.

 

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En tout cas, Marine Le Pen l'espère très fort. 

Du rab sur le Lab

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