Chaque chose en son temps. Le Front national ne peut pas, en l’espace de quelques jours, mettre au ban son fondateur et se voir rebaptisé. Invitée de Radio Classique jeudi 7 mai, Marine Le Pen a fermé la porte à un éventuel changement de nom lors de la prochaine assemblée générale censée "rénover" les statuts de la formation (et ôter son titre de président d’honneur à Jean-Marie Le Pen) :
Questionnée à ce sujet par Patrick Poivre d’Arvor, la présidente du FN s’est agacée :
"Mais non ! Pourquoi un nouveau nom ? Mais ne croyez pas tout ce que vous lisez dans la presse ! J’ai dit qu’il n’y avait pas de sujet tabou, voilà, il n’y a pas de sujet tabou. Mais il n’y a pas aujourd’hui de désir, semble-t-il, de changement de nom.
"
L’eurodéputée en a d’ailleurs profité pour adresser cette amabilité à l’UMP, future "Les Républicains" :
"Si c’est pour changer le nom comme l’UMP, c’est-à-dire faire une forme de ripolinage pour faire oublier tout ce qu’ils ont à se reprocher… Nous, nous n’avons rien à nous reprocher et cela peut-être justifie que nous ne changions pas de nom.
"
L’idée d’un changement de patronyme du parti a resurgi dans les médias ces derniers jours, suite à l’éviction du FN de Jean-Marie Le Pen. Lequel y a été de tout temps farouchement opposé.
Le récent dépôt du nom "Les Patriotes" à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) par un proche de Florian Philippot, numéro 2 du FN, a notamment alimenté les spéculations. Vite démenties par le cabinet du vice-président frontiste.
Il n’empêche : il y a quelques mois encore, en octobre 2014, Marine Le Pen elle-même disait envisager de consulter les militants sur le sujet. Vu l’actualité pour le moins tumultueuse du Front national, il semble bien qu’il n’y ait plus d’urgence à aborder la question.
[Edit 18 mai] Pas de vote sur un nouveau nom
Les adhérents du FN, qui seront bientôt consultés sur de nouveaux statuts de leur parti, ne le seront pas sur un changement de nom, a affirmé lundi 18 mai la présidente du FN, Marine Le Pen. "J'ai toujours dit que la discussion sur le nom n'était pas un sujet tabou, mais c'est vrai qu'il n'est pas aujourd'hui d'actualité", a-t-elle répondu, interrogée sur le sujet lors d'une conférence de presse sur le traité transatlantique. Et d'ajouter :
"Cela veut dire que nous ne poserons pas cette question dans la modification des statuts, dans les nouveaux statuts que nous allons proposer à nos adhérents d'ici quelques semaines.
"
[BONUS TRACK] Marine Aliot ? Sans façon
Non seulement Marine Le Pen n’a pas l’intention de changer le nom du mouvement qu’elle préside, mais elle n’est pas non plus disposée à abandonner son propre nom.
Alors que Jean-Marie Le Pen, répudiant sa fille, lui a demandé de prendre les noms "Aliot" ou "Philippot", l’intéressée a répondu en substance à son géniteur qu’il n’était pas propriétaire du nom "Le Pen" :
"C’est le mien. C’est aussi celui de mon grand-père et de mon arrière-grand-père.
"
>> À relire : Marine Le Pen explique sa "grande chance" de "s’appeler Le Pen"