Marion Maréchal-Le Pen assimile les opposants au mariage gay mis en garde à vue à des "prisonniers politiques"

Publié à 09h11, le 18 avril 2013 , Modifié à 09h16, le 18 avril 2013

Marion Maréchal-Le Pen assimile les opposants au mariage gay mis en garde à vue à des "prisonniers politiques"
Marion Maréchal-Le Pen.

Mercredi 17 avril marquait le retour du mariage homosexuel à l’Assemblée nationale. Pour une deuxième lecture. Parallèlement, des manifestations d’opposants au projet de loi Taubira tournaient aux échauffourées deux jours après que 70 opposants au texte se soient retrouvés en garde à vue, interpellés devant l’Assemblée nationale où ils voulaient installer des tentes.

A la tribune de l’hémicycle, dans la nuit de mercredi à jeudi, Marion Maréchal-Le Pen, députée du Front national, a dénoncé "les méthodes" et "la propagande antifasciste" du gouvernement.

Et assimilé les anti-mariage gay à des "prisonniers politiques". Rien que ça.

Votre gouvernement a utilisé les méthodes les plus contestables pour minimiser et briser la vaste mobilisation populaire contre le mariage et l’adoption homosexuels : publication de chiffres falsifiés, propagande antifasciste, répression lors des manifestations, et prisonniers politiques.

Je pèse mes mots.

Sous les huées des députés de la majorité, la nièce de Marine Le Pen a esquissé un parallèle entre ces manifestants opposés à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et "des groupes de clandestins", les Femen et "les casseurs syndicalistes de gauche" :

Il y a encore quelques jours, 67 personnes, essentiellement des jeunes ont été retenus 17 heures, 17 heures en garde à vue pour avoir manifesté silencieusement et pacifiquement sur la place du Palais Bourbon quand des groupes de clandestins toutes les semaines manifestent régulièrement sans jamais être inquiétés, quand les Femen ne souffrent que de simples contrôles d’identités malgré l’agressivité verbale et visuel dont elles font preuve, quand les casseurs syndicalistes de gauche se voient offrir l’amnistie.

Et la jeune députée d’extrême-droite d’accuser également les forces de l’ordre, "les policiers en civil", de "provoquer des bagarres" dans ces cortèges afin de "créer des dérapages".

Sur Twitter, la majorité a aussitôt réagi face à cette sortie.

Pour la députée socialiste Fanélie Carrey-Conte, c’est "no comment". Un commentaire qui en dit long :

Maréchal Le Pen accuse très sérieusement le gouvernement de "propagande anti - fachiste", no comment ... #directAN

— Fanélie Carrey-Conte (@FCarreyConte) 17 avril 2013

La deputée PS Sylviane Bulteau, quant à elle, se montre choquée des accusations de la députée FN contre les forces de l’ordre :

Dans la série #onauratoutvu Mme #LePen traite la police de #barbouzes et s'insurge contre le maintien de l'ordre #manifpourtous

— Sylviane Bulteau (@sylvianebulteau) 17 avril 2013

Souvent virulent à l’égard de l’extrême-droite, l’élu socialiste Yann Galut souligne de son côté la symétrie des argumentaires de Marion Maréchal-Le Pen et de l’UMP Laurent Wauquiez. Un élément de langage identique à celui du porte-parole du PS, le sénateur David Assouline qui dénonçait, lundi, "une ligue UMP-FN" contre la démocratie parlementaire :  

La symétrie des arguments entre #wauquiez et MM LePen est saisissante...même logique, même constat, mêmes exemples...#lignebuisson#directAN

— Yann Galut (@yanngalut) 17 avril 2013

Du rab sur le Lab

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