HERITAGE - Ce lundi 7 octobre, les six candidats à la primaire socialiste pour les municipales à Marseille s'affrontaient directement pour la dernière fois avant le scrutin, dans un second débat télévisé. Un débat lisse qui a laissé apparaître peu de différences entre les candidats.
La seule divergence remarquable entre les différents prétendants à la mairie de Marseille tient en un nom : Jean-Noël Guérini. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône était de cette manière le 7e invité du débat.
D'un côté, Marie-Arlette Carlotti et Patrick Mennucci ont à nouveau insisté sur leur souhait que soit prononcée l'exclusion de Jean-Noël Guérini des rangs du Parti socialiste.
De l'autre, Samia Ghali a été bien plus nuancée et a pris ses distances avec ces positions. Pour elle, il y a une "hypocrisie" dans cette dénonciation :
Je ne suis pas hypocrite. Si on voulait que Jean-Noël Guérini ne soit plus président du conseil général, en 2010 il ne fallait pas voter pour Jean-Noël Guérini. D'autant plus que l'enquête était déjà lancée.
La sénatrice-maire estime que si Solférino avait vraiment voulu se défaire de Jean-Noël Guérini, Harlem Désir aurait déjà été en mesure de le faire :
Le Parti, Harlem Désir, s'il avait envie de l'exclure, il y a longtemps qu'on aurait pu le faire. Jean-Noël Guérini n'a pas repris sa carte du Parti socialiste que je sache, c'est ce que dit Harlem Désir. Je ne regarde pas les comptes des cartes.
Et accuse à demi-mot ses adversaires d'avoir peur de la primaire et d'affronter les électeurs :
J'étais l'une des premières à dire qu'il fallait des primaires citoyennes. Et non une primaire socialiste. Parce que c'est les marseillais qui doivent s'exprimer, et c'est ça que j'attends. (...) Et si Jean-Noël Guérini est si fort que ça pour influer sur le résultat de la primaire, mais pourquoi faisons nous des primaires ? Il ne faut pas que mes camarades aient peur, il faut qu'ils aillent sur le terrain chercher les voix. C'est là-bas qu'ils arriveront à convaincre les marseillais.
En coulisses, ses adversaires qualifient Samia Ghali de candidate préférée de Jean-Noël Guérini. En 2008, il l'a faite sénatrice, souligne Le Monde, ajoutant qu'"une des proches conseillères du président du conseil général participe de très près à la campagne de la candidate". Au Sénat, elle n'a pas voté en faveur du projet de métropole Aix-Marseille, comme le président du conseil général et à l'inverse de la majorité des parlementaires socialistes.
Par ailleurs, le Canard enchaîné du mercredi 2 octobre faisait mention de bénévoles "sponsorisés" par le conseil général collant des affiches en faveur de Samia Ghali.
Mais lorsqu'elle est interrogée là dessus lors du débat, la candidate dénonce une question "orientée". Lors du premier débat, elle avait déjà botté en touche, déclarant n'être "ni juge ni procureur".
De son côté, en septembre, Patrick Mennucci admettait, se rassurant :
La main de Guérini est bien moins présente sur l'élection que ce que je le craignais...