Il repart en campagne. Jean-Luc Mélenchon a annoncé samedi à Hénin-Beaumont sa candidature aux élections législatives dans le Pas-de-Calais. Et le leader du Front de gauche vise particulièrement Marine Le Pen.
Avec cette candidature, qui avait été officialisée samedi matin par Alexis Corbière, du Parti de gauche, le tribun de gauche poursuit son combat contre le Front national qui avait été le fil rouge de sa campagne présidentielle.
"Une bataille nationale, et même internationale"
Pour Jean-Luc Mélenchon, la bataille sera nationale. Le candidat du Front de gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais l'a annoncé samedi midi à Hénin-Beaumont, il se lance dans la course à la députation et compte faire de sa campagne "une bataille nationale et même internationale".
Dans son viseur, une candidate en particulier : Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon souhaite poursuivre son affrontement face au Front national. C'était déjà le sujet récurrent de sa campagne présidentielle.
La bataille promet d'être médiatique et fortes en noms d'oiseaux. Les échanges ont déjà été houleux entre les deux candidats. Récapitulatif :
>> "semi-démente", "sauve-souris"
Le 18 janvier, à Metz, Jean-Luc Mélenchon avait qualifié la présidente du FN de "semi-démente, qui propose des solutions auxquelles personne ne peut croire".
Cette Madame Le Pen, qui n'a aucune espèce d'imagination, passe son temps à faire des emprunts forcés pour dire : je parle comme Mélenchon. "Voyez mes ailes, je suis un oiseau". Et de temps à autres, je suis xénophobe, "voyez mes pattes, je suis un rat". Cela nous fait une chauve-souris.
Il l'avait rappelé sur le plateau de France 2 lors du fameux épisode du faux débat entre les deux candidats :
>> "un petit garçon"
Dès le lendemain, Marine Le Pen riposte. Pour elle, Jean-Luc Mélenchon "perd ses nerfs, je comprends ! C'est quand même pitié de voir quelqu'un qui se présente comme étant le défenseur des ouvriers n'attirer" que 2% de leurs intentions de vote, avait-elle ironisé.
Tout ça c'est du cinéma, c'est un grand comédien M. Mélenchon. Devant les caméras, il éructe, il menace, il insulte. Mais en dehors des caméras, c'est un homme charmant, affable, presque un petit garçon.
>> "elle est plutôt limitée"
Le 31 janvier, Jean-Luc Mélenchon raille "la malheureuse" Marine Le Pen qui "va trébuchant d'un stupiditude à l'autre".
Elle est plutôt limitée, dans son humour comme dans son imagination.
>> "Marine la pétoche"
Le 23 février, leur duel télévisé très attendu. Mais il tourne vite à la succession de monologues dans un climat tendu. La présidente du FN, qui refusait ce débat à moins que Jean-Luc Mélenchon ne s'excuse publiquement, accuse France 2 de l'avoir maintenu par pure "logique commerciale"
Le Front de gauche ironisait encore la veille sur "Marine la pétoche". Sur le plateau, la leader frontiste lance à son contradicteur : "En m'insultant vous insultez des millions de Français et 40% des ouvriers qui s'apprêtent à voter pour moi". M. Mélenchon l'interrompt à plusieurs reprises. "Semi-démente ? Ca vous laisse une bonne moitié", dit-il.
>> "Voyou"
Trois jours plus tard, Jean-Marie Le Pen, dans Radio France politique, traite Jean-Luc Mélenchon de "voyou" pour avoir pris "à partie une femme".
Je trouve scandaleux qu'un voyou comme M. Mélenchon se croie autorisé à prendre à partie une femme.
>> "Idiot triplement inutile"
Le 7 avril, Marine Le Pen contre-attaque, voyant en Mélenchon un "idiot triplement utile".
Il est "d'abord l'idiot utile de François Hollande puisqu'il permet de se défouler au premier tour avant d'espérer voter au second tour pour le candidat socialiste. Mais il est aussi l'idiot utile de Nicolas Sarkozy puisqu'il affaiblit Hollande au premier tour permettant au candidat UMP d'espérer créer une dynamique pour le second tour".