PASSION PRÉTÉRITION - Invité de France 2 ce 5 avril, Michel Sapin a été interrogé sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy et sur les futures réquisitions du parquet de Bordeaux. Selon les informations du Parisien, ce dernier envisagerait en effet de requérir un non-lieu. Chose démentie ce 5 avril par le procureur de la République.
Généralement, sur ce genre de sujet, les ministres répondent qu'ils ne "commentent pas une affaire en cours". Michel Sapin, lui, va user d'une belle prétérition pour se faire comprendre, soit le fait d'annoncer qu'on ne va pas faire quelque chose ... et le faire quand même.
En clair, il ne veut pas dire que Nicolas Sarkozy est impliqué dans d'autres affaires que cette mise en examen pour abus de faiblesse - et donc sous-entendre que ce non-lieu ne règlerait pas tout - mais c'est très précisément ce qu'il fait :
Je ne vous rappellerai pas que Nicolas Sarkozy est en cause dans beaucoup beaucoup beaucoup d’affaires et dans beaucoup beaucoup beaucoup de procédures. Donc laissons les choses aller jusqu’au bout.
Le ministre du Travail poursuit en prêchant l'exemplarité de son gouvernement en matière d'indépendance de la justice :
C’est peut être la différence fondamentale. Aujourd'hui la justice, chaque magistrat, procureur, membre d’une juridiction, fait son travail librement : aucune instruction, aucun ordre ne leur est donné et ça, ça change.
Ce 5 avril, le procureur de la République a assuré qu'aucune décision n'avait été prise concernant les orientations de ses futures réquisitions à l'égard de Nicolas Sarkozy.
La procédure, comportant plusieurs milliers de pièces, étant communiquée depuis le 28 mars 2013 (soit depuis seulement huit jours), celle-ci doit faire l’objet d’une analyse détaillée et ce n’est qu’au terme de celle-ci et dans le délai indiqué dans le précédent communiqué du 28 mars 2013 que le ministère public se déterminera quant au sens de ses réquisitions.