Une quinzaine d’associations, dont le Cran, interpellent directement l’Elysée, après la diffusion d’informations assurant que Manuel Valls allait abandonner la mise en place des récépissés destinés à lutter contre les contrôles au faciès.
"Manuel Valls devrait lire votre programme de campagne ..."
Sur facebook.com
Aux yeux de votre ministre, votre engagement [de campagne] serait "ridicule" et "inopérant". […]
Plus étonnant encore, Manuel Valls a déclaré : "Je ne vois pas, à ce stade, comment ça marche".
Peut-être devriez-vous lui recommander la lecture de votre programme de campagne...
Plusieurs associations anti-racistes estiment, dans une lettre ouverte, adressée jeudi à François Hollande et largement diffusée sur internet, qu'un "renoncement" sur les récépissés délivrés lors des contrôles d'identité, présentés comme un engagement de campagne, serait perçu "comme une trahison".
Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, et le président des Indivisibles, Gilles Sokoudjou, signataires de la lettre, avertissent même François Hollande des conséquences d’un tel abandon :
Dans les quartiers populaires et au-delà, les jeunes y verraient un signal très négatif, qui les pousserait au désespoir, au ressentiment ou à la haine.
Et réclament :
Nous souhaitons que vous confirmiez, pendant l'interview du 14 juillet, que les engagements pris en la matière, qui doivent contribuer à la cohésion nationale, seront bel et bien respectés.
Les 14 associations signataires réagissent aux déclarations de Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur de François Hollande, qui, à plusieurs reprises, a exprimé son scepticisme sur cette idée.
Ainsi, le 25 juin, lors d'un déplacement à Lyon, Manuel Valls s'était-il montré très réservé sur cette mesure:
Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule et serait inopérant.
Je ne vois pas, à ce stade, comment ça marche.