Montebourg, ce ministre qui agace les autres ministres

Publié à 12h48, le 20 juillet 2012 , Modifié à 13h35, le 20 juillet 2012

Montebourg, ce ministre qui agace les autres ministres
Arnaud Montebourg, au Conseil économique, social et environnemental, le 9 juillet 2012. (Reuters)

Le gouvernement est-il excédé par Arnaud Montebourg ? LeFigaro.fr révèle jeudi 19 juillet que le ministre du Redressement productif ne serait pas bien vu par certains ministres, fatigués "par son omniprésence dans les séances médiatiques".

Et la liste est longue : de Pierre Moscovici à Delphine Batho, en passant par Marisol Touraine, certains ministres ne sont pas avares de critiques sur Montebourg et son "hégémonisme qui agace".

  1. Montebourg partout

    Sur LeFigaro.fr

    LeFigaro.fr jeudi 19 juillet dresse une liste de ministres du gouvernement Ayrault qui seraient "agacés" par le ministre du Redressement productif, selon le quotidien, "omniprésent sur certains dossiers et dans les séances médiatiques".

    Arnaud Montebourg prend la parole sur de nombreux dossiers. Résultat,  chacun a ses raisons pour s’agacer de son "hégémonie" :

    Delphine Batho - Alors que le dossier sur l'exploitation des gaz de schiste en France avait été clos par le gouvernement Fillon en juillet 2011, Arnaud Montebourg souhaite "jeter un œil"sur ce sujet. Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie y est opposée : ce vendredi 20 juillet sur BFMTV, elle a assuré que "l’interdiction des gaz de schiste est maintenue".

    La ministre de l'Ecologie, tout comme Cécile Duflot, une des deux ministres EELV, croyait le sujet définitivement enterré. Les deux ministres ne décolèrent donc pas contre les positions de leur collègue sur les gaz de schiste.
     
    Marisol Touraine - Un conseiller de la ministre des Affaires sociales raconte que Marisol Touraine "a très moyennement apprécié les sorties d'Arnaud Montebourg sur la CSG lors de la conférence sociale".

    Marisol Touraine, dans une interview sur i>Télé le 11 juillet, avait clairement affirmé "qu'il n'était absolument pas question d'augmenter la CSG" :

    Non. (…) On ne peut pas prélever davantage sur les salaires, sur le travail pour des raisons de compétitivité et de pouvoir d’achat.

    L’enjeu est de faire des transferts de cotisations. Elle privilégie des postes comme une taxe écologie ou une taxe pour une meilleure alimentation.

    Le ministre du Redressement productif avait, quant à lui, proposé de basculer une partie du financement de la protection sociale vers la CSG pour dégager une marge de manœuvre qui sera ensuite répartie soit sur de l'investissement, soit sur du pouvoir d'achat.

    Pierre Moscovici - "Il y a un vrai problème sur la stratégie de Peugeot". En s’en prenant au groupe automobile le 18 juillet sur France Inter, le ministre du Redressement productif pourrait embarrasser Pierre Moscovici. Le ministre de l'Economie est avant tout un élu de Montbéliard, berceau historique de Peugeot, et ne peut pas se permettre d’être trop violent à l’égard du groupe.
     
    Ce n'est pas la première fois qu’Arnaud Montebourg courrouce le gouvernement. Le Canard enchaîné a révélé le 11 juillet qu’à Bercy et Matignon, le ministre du Redressement productif donnait l’impression de "prendre beaucoup de place". Un conseiller du Premier ministre avait même glissé :

    Il la joue trop perso.

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