RUPTURE - Après le départ fracassant de deux élus PS du parti de la rue de Solférino, l’UMP aussi connait une défection. D’ampleur. L’information était restée confidentielle, cantonnée à la presse régionale : le président de la troisième assemblée française, le Conseil économique, social et environnemental (le CESE), Jean-Paul Delevoye, est sur le point de quitter l’UMP.
Ancien ministre de la Fonction publique (2002-2004), UMP, de Jacques Chirac, Jean-Paul Delevoye a ainsi décidé de quitter la mairie de Bapaume, qu’il occupe presque sans interruption depuis 1982. Et d’adouber, pour sa succession, le député socialiste de la circonscription, Jean-Jacques Cottel.
Le départ de Jean-Paul Delevoye de l’UMP a été confirmé à la Voix du Nord, le 31 octobre, par le député UMP Daniel Fasquelle, président de la fédération du Pas-de-Calais du parti de Jean-François Copé.
Il quitte l’UMP. On ne cautionnait pas sa démarche.
Je voulais que les choses soient claires car le soutien à Jean-Jacques Cottel a suscité un réel émoi chez nous.
Mi-octobre, le comité départemental de l’UMP avait intimé au président du CESE de soutenir la future liste UMP pour les municipales à Bapaume, en mars 2014. Ce que l’ancien ministre a refusé.
Selon la Voix du Nord, Jean-Paul Delevoye a alors cessé de payer ses cotisations au parti et ne renouvellera pas sa carte d’adhérent en janvier 2014.
Officiellement candidat aux municipales, le député PS Jean-Jacques Cottel s’est dit "touché" de ce soutien de poids du maire de droite sortant.
Et le prétendant du PS d’expliquer que sa liste "ne sera donc pas socialiste", tout en rendant hommage à celui dont il espère prendre la relève :
Pour une ville comme Bapaume, il ne faut pas être clivant. Il faut être ouvert. Il faut privilégier la politique locale plutôt que la politique politicienne. C’est ce qu’a fait Jean-Paul Delevoye durant toutes ces années.